DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 28

31 jan 1879 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Au prieuré de Nîmes – L’amitié doit être franche.

Informations générales
  • DR13_028
  • 6589
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 28
  • Orig.ms. ACR, AD 1779; D'A., T.D. 24, n. 1323, pp. 89-90.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 FRANCHISE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CORDELIA, MADEMOISELLE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    3 AUTEUIL
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 31 janvier [18]79.
  • 31 jan 1879
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

La lettre que vous m’écrivez est très grave. La manière dont vous vous plaignez du prieuré de Nîmes passe à présent par dessus la tête de M. Marie-Gabrielle et vient droit à moi(1). Trouvez un autre supérieur. Le P. Laurent pense absolument comme moi et je réserve le P. Emmanuel pour autre chose.

Qui a envoyé Soeur M.-Paul, malgré les oppositions de M. Marie-Gabr[ielle]? N’est-ce pas vous? Quant aux 5 religieuses dont je vous ai parlé, elles n’ont pas empiré, elles sont restées ce qu’elles étaient le premier jour, comme elles sont arrivées d’Auteuil. On ne vous demande pas de les changer, on constate les difficultés. Qui a envoyé Mlle Cordelia? N’est-ce pas à cause de sa soeur qu’elle est venue? Elle est buveuse, voleuse, etc., mais on l’a fait décamper dès qu’on en a eu la preuve. Que voulez-vous? Que je laisse vos filles? J’y suis prêt. Que Soeur M.-Paul quitte Nîmes? Elle me l’a proposé, il y a quinze jours. Que M. Marie-Gabrielle quitte Nîmes? Elle me le propose depuis longtemps, et même de quitter la Congrégation, si vous le voulez; elle me l’a proposé plusieurs fois. Vous me dites que vous avez beaucoup souffert. Croyez que vous faites aussi assez rudement souffrir. Quant à moi, je me suis porté loyalement à toutes les réformes que vous m’avez signalées. Mais que j’aie l’air de participer à ce que je considère comme de vraies injustices, je n’y consentirai jamais; je me retirerai et je ne conniverai pas à des vexations, à mes yeux parfaitement mal fondées.

Je présume aller à Paris dans la Semaine Sainte pour très peu de jours; j’irai à Rome, et, vers la fin de mai, je retournerai à Paris.

Adieu, ma chère fille. Veuillez croire qu’il m’en coûte de vous écrire ces choses, mais l’amitié doit être franche dans certaines occasions.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "[...] je crois qu'il faudrait les *gouverner*. Songez donc combien de soeurs j'ai retirées déjà. Impossibles là, elles marchent ailleurs. Je ne puis pas faire cela toujours, retirer des soeurs à qui on a laissé prendre un mauvais pli pour les donner à des Supérieures qui aient l'embarras de les remettre. Il faudrait que certaines choses ne fussent pas plus possibles à Nîmes qu'elles ne le sont dans les autres maisons..." (27 janvier).
De cette lettre le P. d'Alzon a conclu que Mère M.-Eugénie estimait qu'il avait une part de responsabilité dans la situation du prieuré, notamment pour avoir proposé certains changements de personnel. Il s'en défend et rappelle à la supérieure générale les changements qu'elle a voulus elle-même.