DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 67

23 mar 1879 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La mort de la supérieure de Malaga et celle d’un élève du collège – Au prieuré de Nîmes.

Informations générales
  • DR13_067
  • 6641
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 67
  • Orig.ms. ACR, AD 1787; D'A., T.D. 24, n. 1331, p. 96-98.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONFESSEUR
    1 MALADES
    1 MORT
    1 NOMINATIONS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 SANTE
    2 BOSC, FRANCOIS DE SALES
    2 BOUVY, EDMOND
    2 CALVET, DOCTEUR
    2 CORRENSON, HENRI
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DEVEREUX, MARIE-AGNES
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PARADAN, AUGUSTE
    2 RASTOUX, ALBERT
    2 WITMANN, FRANCOIS
    3 MALAGA
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 23 mars [18]79.
  • 23 mar 1879
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je comprends bien l’accroissement de chagrin que vous cause le genre de mort de la supérieure de Malaga(1). Cet après-midi, nous avons perdu un élève, mais condamné dès le berceau, d’une maladie de coeur; il était externe chez ses parents.

Mère M.-Gabrielle m’a écrit, ce matin, pour me faire ses excuses, prendre à son compte toutes les sottises de Soeur M.-Paul, et me demander où l’on trouverait le pardon, s’il n’était pas dans le coeur d’un prêtre. Elle me conjurait de garder Soeur M.-Paul jusqu’à l’été. Je lui ai répondu que le petit François étant beaucoup mieux et hors d’affaire, je croyais que le plus simple était de faire partir Soeur M.-Paul aux vacances de Pâques (en effet, la mort de la supérieure de Malaga peut exiger des déplacements, et vous ferez peut-être bien de donner ce motif extérieur); que retarder à l’été serait une dérision; que le P. Edmond s’absenterait pour Pâques, que si Soeur M.-Paul restait, le P. Laurent ne retournerait pas au prieuré, et que je ne voyais que M. Paradan pour les confesser; qu’il importait donc que Soeur M.-Paul partît à l’époque indiquée.

J’ajoutais: vous déplacez la question, vous n’êtes pour rien dans cette affaire sinon pour vous être laissée influencer. Le P. Laurent a pardonné et j’ai pardonné, à mon tour, une foule de propos qui me revenaient de plusieurs côtés, attribués à Soeur M.-Paul. Mais il y a la question générale, dont vous ne tenez pas compte. J’ai offert à votre Mère de me retirer, ainsi que mes religieux; mais si nous restons, nous voulons être respectés. Et il s’agit de savoir s’il faut sacrifier une oeuvre d’ensemble à un caractère intraitable, et qui tend à ruiner toute action autre que la sienne. Je maintiens donc ce que j’ai dit, parce que c’est, selon moi, le plus raisonnable.

Mère M.-Gabrielle met à présent la chose sur le docteur Correnson. Or, à côté de ce médecin, on a eu M. Calvet, et l’on consentait à appeler un autre médecin, pourvu qu’on en demandât la permission au médecin de service, ce qui se fait souvent.

Je vous avoue que si je garde Soeur Fr[ançois] de Sales, malgré certains propos qui me sont revenus et sur lesquels il est utile qu’elle ne revienne pas, le caractère un peu verjus de Soeur M.-Catherine me serait peu sympathique. Ne pouvez-vous l’envoyer ailleurs et me donner quelqu’un que je ne connaîtrais pas, mais contre qui je n’aurais pas de préventions, fondées ou non? La pensée de sa conduite envers sa mère me révolte toujours. J’ai tort, mais je n’aurais avec elle que le moins de rapports possible.

Adieu, ma chère fille. L’ensemble sanitaire de nos élèves est bien meilleur. Nous n’avons plus de craintes pour aucun, sinon pour un malade absent de chez nous depuis six semaines.

Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Vous pouvez écrire tout ce que vous voudrez à Mère M. Gabrielle, mais Soeur M.-Paul saura tout ce que vous aurez dit.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 6636, note.