DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 71

25 mar 1879 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Au prieuré de Nîmes.

Informations générales
  • DR13_071
  • 6646
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 71
  • Orig.ms. ACR, AD 1789; D'A., T.D. 24, n. 1333, p. 99-100.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSEUR
    1 DESOBEISSANCE
    1 EDUCATION
    1 IDEES DU MONDE
    1 MALADES
    1 PRIEURE DE NIMES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BOUVY, EDMOND
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    2 WITMANN, FRANCOIS
    3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 25 mars [18]79.
  • 25 mar 1879
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je vous ai écrit un mot, ce matin; je tiens à vous dire que j’apprends une foule de choses assez extraordinaires.

1° Soeur Thérèse-Augustine est allée se confesser à Sainte-Perpétue. Le confesseur qu’elle a demandé n’a pas voulu la recevoir. Samedi le P. Edmond était allé confesser vos filles. Pourquoi à un pareil moment n’a-t-on pas refusé la permission?

2° Le résultat, c’est que le curé (mais que son nom soit tu) est allé trouver le P. Laurent et lui a conté une foule d’histoires sur l’esprit mondain, le peu de piété du prieuré. On trouve que les élèves sortent avec un esprit peu chrétien. Il a affirmé que le départ de Soeur M.-Paul n’exciterait aucun regret dans la ville.

3° Il paraît que les bals donnés au prieuré excitent des mécontentements, à cause des toilettes.

4° Le P. Laurent me conjure de le débarrasser de la confession des Soeurs. Je n’ai que le P. Edmond; il m’a conjuré au commencement de l’année scolaire de le débarrasser du fardeau. Le genre critique de Soeur M.-Paul en est un peu cause, car je suis abasourdi de voir que le P. Laurent, le P. Edmond et le P. Emmanuel sont trois têtes dans un bonnet sur cette question.

5° Votre lettre était si parfaite que je l’ai fait lire au P. Laurent. Il me l’a rendue en disant: « C’est très bien, mais on se trompe si l’on croit que Soeur M.-Paul sera très regrettée ».

6° Quant à moi, je suis abasourdi de la façon dont Mère M.-Gabrielle prend la chose; elle y met un sentiment si individuel que j’en suis très affligé. Voilà les derniers détails que je puis vous donner. La conséquence est que la tête de cette pauvre Mère est moins forte que je ne le croyais. Je dois ajouter que depuis deux jours Soeur M.-Paul n’est plus revenue voir son neveu, dont la maladie disparaît merveilleusement depuis qu’on ne lui parle plus autant. Du reste, lui seul est au lit, à l’infirmerie.

Adieu, ma chère fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum