DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 72

25 mar 1879 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Organisez la prière pour l’Eglise et la France – Lettres du pèlerin.

Informations générales
  • DR13_072
  • 6647
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 72
  • Orig.ms. ACR, AH 213 et 201; D'A.,T.D. 28, n. 560 et n.548, p. 158 et 151-152.
Informations détaillées
  • 1 GRECS
    1 MORT
    1 NOTRE-DAME DE SALUT
    1 PENITENCES
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 PUBLICATIONS
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 RASTOUX, ALBERT
    3 AFRIQUE
    3 AMERIQUE
    3 ASIE
    3 AUSTRALIE
    3 FRANCE
    3 POLE NORD
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 25 mars [18]79.
  • 25 mar 1879
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Le P. Emmanuel, qui est arrivé en bonne santé pour assister à l’enterrement d’un de nos enfants morts d’un anévrisme(1) -car il était guéri de son premier mal, était depuis longtemps chez lui-, m’a parlé de la préoccupation du P. Picard pour savoir ce qu’il y avait à faire. Il me semble que c’est bien simple, l’organisation de la prière pour l’Eglise et pour la France.

Je vous envoie une lettre du pèlerin qui a perdu son Curieux paralysé(2). Il en résultera que je vous écrirai d’un peu partout. Vous allez recevoir une lettre sur la prière et la pénitence. Je vous l’annonce en vous annonçant la mort du Curieux. Pour me donner un peu de loisir, je fais copier des extraits des Missions catholiques et autres, du plus haut intérêt selon moi.

Totus tibi.

E.D’ALZON.

Voici mon idée. Notre-Dame de Salut est une oeuvre de pénitence et de prière. Un pèlerin du fond de l’Amérique, du Pôle, de l’Asie, de l’Afrique et de l’Australie, peut bien demander des prières et des pénitences. Vous aurez une lettre pour lundi au plus tard. Les évêques n’auront rien à dire.

Impression de voyage.

Un pèlerin au rédacteur du Pèlerin.

Monsieur le Rédacteur,

Un malheur n’arrive jamais sans l’autre. Mon pauvre ami qui signait Un curieux ne contemplera plus les choses de ce monde, il vient de fermer les yeux à la lumière. A sa paralysie s’est jointe une consomption, une fièvre typhoïde, plus un anévrisme doublé d’hydropisie. Enfin nous ne le verrons plus. Mais il m’avait tellement répété que vous aviez quelque indulgence pour votre serviteur que j’ose vous soumettre une humble proposition. Voudriez-vous me permettre de vous écrire directement? C’est bien de la hardiesse envers un directeur de journal qui tire à près de 70.000 exemplaires. Si je suis un téméraire, remettez-moi à ma place. Les pèlerins sont accoutumés aux rebuts, c’est leur pain quotidien, on se défie d’eux. Pour vous qui, (votre titre m’en fait certain) avez eu vos rebuffades et les avez pieusement acceptées, vous me serez bienveillant, n’est-ce pas? Laissez-moi, comme les Grecs de jadis, saisir en imagination votre belle barbe d’autrefois, et, par cette ci-devant barbe, vous conjurer d’accepter mes histoires et mes idées.

Mon pauvre Curieux avait des notes de moi qui fourniront matière à deux ou trois articles. J’espère ne vous pas faire trop attendre les nouvelles.

Votre bien dévoué.

Un pèlerin.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Albert Rastoux, élève de cinquième.
2. Cette "lettre du pèlerin" (conservée sur une feuille séparée), que nous donnons ici en post-scriptum, était pour les T.D. un post-scriptum du ms. AH 201 (notre *Lettre 6604 du 16 février). Sans doute avait-on cru reconnaître en lui l'avant-propos annoncé à cet endroit (et qui est en fait l'article publié par le *Pèlerin* du 22 février : *Le pèlerin est un curieux*).
Cependant, il n'était pas normal de voir l'auteur des "Impressions de voyage" annoncer un changement de style alors que le premier article de la série n'était pas encore sorti de presse (la série fut publiée du 1er au 15 mars dans les n° 113 à 115). Un changement de style fut annoncé le 22 mars par un article antérieur au nôtre: dans l'article du 22 mars (qui est la *Lettre* 6627), le curieux est paralysé de la langue, dans le nôtre le P. d'Alzon l'a fait mourir. Notre article ne fut pas publié. Point trop n'en fallait en effet, et deux articles de ce genre à la file n'auraient sans doute pas été bien reçus.