DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 79

30 mar 1879 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Encore le prieuré.

Informations générales
  • DR13_079
  • 6654
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 79
  • Orig.ms. ACR, AD 1792; D'A., T.D. 24, n. 1336, p. 101-102.
Informations détaillées
  • 1 BAVARDAGES
    1 DESOBEISSANCE
    1 NOMINATIONS
    1 PARLOIR
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 WITMANN, FRANCOIS
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 30 mars [18]79.
  • 30 mar 1879
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Votre lettre d’hier est parfaite et je partage entièrement votre manière de voir. C’est pourquoi je pense que le mieux que l’on puisse faire est d’envoyer Soeur M.-Paul à Montpellier. Mais pourra-t-elle y rester? J’en doute. Vous pourrez l’y voir et l’emmener où bon vous semblera. Quant à François, je le garderai tant qu’on voudra. Toutefois je suis bien aise de vous dire que je serai assez content de son départ! Il est trop avec les petites filles du prieuré. J’ai fait des observations, dont on n’a tenu aucun compte. Il est pénible d’avoir à toujours commander au nom de l’obéissance, sous peine de ne pas être obéi. Peut-être quand vous viendrez, ferez-vous bien de faire observer aux Soeurs de profiter de la leçon. Car, après tout, si je me montre si ferme, c’est que arrivé à un certain point il est nécessaire d’arrêter le mal, si l’on ne veut pas qu’il soit irréparable.

Ce qui me stupéfie, c’est la conduite de Mère M.-Gabrielle(1), après la manière dont elle a vu que je la défendais. Je ne puis croire qu’elle ait assez peu d’intelligence pour ne pas voir que si vous voulez la retirer, il me sera impossible de parler en sa faveur. Une fois Soeur M.-Paul partie, vous pourrez parler clair et croyez que personne des Soeurs ne la regrettera, pas même Soeur Thérèse de la Conception qui est venue lundi me faire un plaidoyer pour elle à m’en rompre le cerveau. Quant aux bavardages, ils sont inévitables avec la quantité de Soeurs nîmoises que l’on a ici; mais, à votre visite, vous aurez à diminuer les parloirs de la façon la plus catégorique et à envoyer quelques Nîmoises ailleurs; sinon, les tripotages recommenceront bien vite.

Vous aurez aussi à poser net la question de l’obéissance. Nous avons des Congrégations, ici, où les supérieures envoient le matin une voiture à la porte de l’école. La Soeur fait la classe, on la lui laisse achever. La supérieure a fait son paquet, et, sans dire gare, la religieuse part. Tout est fini; elle est placée ailleurs. Sans aller jusque-là, peut-être serait-il bon d’être moins bon qu’on ne l’a été.

Adieu, ma fille. Si lundi prochain(2) vous pouvez venir me voir, rue François Ier, dans l’après-midi, peut-être pourrai-je vous dire bien des choses. Car si je vais vous voir mardi, on m’accompagnera et je ne pourrai vous dire ma pensée toute entière.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Qui supplie Mère M.-Eugénie de laisser Sr M.-Paul à Nîmes ou du moins de différer son départ.
2. Lundi 7 avril.