DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 77

27 mar 1879 Nîmes PRESSE_PELERIN|BAILLY_VINCENT de Paul aa

Contre les armes de la Révolution et des sociétés secrètes, les chrétiens ont la prière, le jeûne et l’aumône.

Informations générales
  • DR13_077
  • 6653
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 77
  • Orig.ms. ACR, AH 218; D'A., T.D. 28, n. 565, p. 160-161; publié dans le *Pèlerin*, 3e année, n° 120 (19 avril 1879), p. 245-246.
Informations détaillées
  • 1 AUMONE
    1 CONSEIL SUPERIEUR DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
    1 ELECTION
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 FETES DE MARIE
    1 GRADES UNIVERSITAIRES
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 JEUNE CORPOREL
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 NEUVAINES DE PRIERES ET DE PENITENCES
    1 PARLEMENT
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 RELIGIEUX ENSEIGNANTS
    1 REPUBLICAINS
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SOCIETES SECRETES
    1 TURCS
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 VIE DE PRIERE
    2 CHASTENET, JACQUES
    2 FERRY, JULES
    2 GREVY, JULES
    2 MAC-MAHON, PATRICE DE
    2 PIE V, SAINT
    2 PIE VII
    2 SOBIESKI, JEAN
    2 WADDINGTON, WILLIAM-HENRY
    3 LEPANTE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 POLOGNE
    3 ROME
    3 SAVONE
    3 VIENNE, AUTRICHE
  • AU PELERIN
  • PRESSE_PELERIN|BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Nîmes, le 27 mars 1879](1).
  • 27 mar 1879
  • Nîmes
La lettre

Prières pour les Chambres.

On nous demande de plusieurs côtés si la rentrée des Chambres ne sera pas, comme les années précédentes, l’occasion de supplications particulières unies aux prières publiques prescrites par la loi(2).

Certes, jamais nous n’avons eu plus besoin de l’aide de Dieu, les attaques contre l’Eglise s’accentuent de façon à exciter un nouveau zèle chez les chrétiens(3). Plus l’attaque est violente, quoique hypocrite, plus la défense doit être franche et courageuse. La Chambre des députés reprend ses séances le 15 mai. Neuf jours après, le 24, l’Eglise célèbre la solennité de Notre-Dame Secours des chrétiens, Auxilium christianorumn. Cette fête fut instituée par saint Pie V, après la victoire de Lépante; elle fut renouvelée après la bataille de Vienne, où Jean Sobieski écrasa les forces musulmanes. Pie VII, après son exil à Savone, et une captivité qui le privait de toute communication avec le monde catholique, nullo similis persecutionis in priscis annalibus exemplo, voulut lui donner un nouvel éclat(4).

Adressons-nous à celle qui a dissipé le prestige du Croissant et confondu les plans de l’homme le plus extraordinaire des temps modernes. Elle peut, si elle le veut, ménager à l’Eglise de son Fils une nouvelle victoire.

N’oublions pas que si la Révolution et les sociétés secrètes disposent d’armes très puissantes, les mauvaises passions, les chrétiens ont des armes encore plus puissantes, la prière, le jeûne et l’aumône. Nous nous permettons de proposer une neuvaine de prières, auxquelles chacun ajoutera des bonnes oeuvres selon ses moyens, et des pénitences selon son zèle; mais ne pourrions-nous pas suggérer aux lecteurs du Pèlerin une mortification tout à fait en rapport avec certaines circonstances? Pour réparer des paroles très coupables proférées en certaines réunions, ne pourrait-on pas s’imposer chaque jour une ou deux heures de silence? On offrirait ainsi une expiation pour une foule de mauvais bavards, et l’on gagnerait pour soi un plus grand esprit de recueillement.

E.D'ALZON|des Augustins de l'Assomption.
Notes et post-scriptum
1. Donnons à ce texte la date à laquelle le P. d'Alzon se proposait de l'envoyer, c'est-à-dire le lendemain du 26 mars (v. *Lettre* 6649). Dans le *Pèlerin* il est daté de *Nîmes, le 10 avril 1879*, mais c'est une date ajoutée par le P. Bailly sur le manuscrit du P. d'Alzon, pour les besoins de la revue. A cette date d'ailleurs le P. d'Alzon n'était pas à Nîmes mais à Paris.
2. Voir *Lettre* 4696, n.1.
3. Le 5 janvier 1879, victoire des républicains aux élections sénatoriales. Le 30, démission de Mac-Mahon, Jules Grévy lui succède. Le président du Conseil, Waddington, est un modéré, mais le ministère de l'Instruction publique est aux mains d'un certain Jules Ferry. Dès le 15 mars, ce dernier a déposé deux projets de loi : l'un sur la composition du Conseil supérieur de l'Instruction publique, l'autre réservant le droit de conférer les grades universitaires aux seules Facultés d'Etat. Dans ce deuxième projet, un article 7, sans rapport direct avec les autres, prévoit que nul ne pourra diriger un établissement public ou privé, ni y enseigner, s'il appartient à une congrégation non autorisée. Or quelque 500 congrégations, dont beaucoup tiennent des maisons d'éducation, n'ont jamais reçu d'autorisation officielle et ne sont que tolérées. L'article 7 vise surtout les Jésuites, mais toutes les congrégations sont menacées. L'émotion est grande parmi les catholiques, les évêques provoquent des pétitions, les journaux conservateurs en font signer tandis que les libre-penseurs suscitent des contre-pétitions et que se déclenche une polémique extrêmement virulente. Voir CHASTENET, o.c., II (1954), p.56-58.
4. Le 7 octobre 1571, victoire de Lépante. En 1683, le roi de Pologne, Jean III Sobieski, arrête les Turcs sous les murs de Vienne. En 1814, Pie VII à son retour de captivité, institue la fête de N.-D. Auxiliatrice et la fixe au 24 mai, jour de sa rentrée à Rome.