DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 86

10 apr 1879 Paris GOUY Marie du Saint-Sacrement ra

Victime pour le triomphe de l’Eglise et le salut des âmes – Pour que la France redevienne chrétienne – Une question d’amour et de générosité – *Mon père, que votre volonté soit faite!*

Informations générales
  • DR13_086
  • 6663
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 86
  • Orig.ms. ACR, AL 455; D'A., T.D. 36, n. 59, p. 159-160.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 PURIFICATION
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    1 VIE DE SACRIFICE
    3 FRANCE
    3 REIMS
  • A SOEUR MARIE DU SAINT-SACREMENT DE GOUY
  • GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
  • Paris, Jeudi saint [10 avril 18]79.
  • 10 apr 1879
  • Paris
La lettre

Ma chère fille,

Estimez-vous bienheureuse de l’état où vous vous trouvez, soit parce que vous avez à expier certaines fautes, dont vos souffrances vous purifieront, soit parce que, si vous êtes fidèle, vous serez mise au nombre de ces âmes victimes, auxquelles Notre-Seigneur accorde le triomphe de son Eglise et le salut de plusieurs. L’état de la France réclame de grandes immolations, et une religieuse qui est à Reims doit, en pensant au berceau de la nation française, savoir s’offrir pour qu’elle redevienne très chrétienne et la fille aînée de l’Eglise, ce qu’elle semble avoir terriblement oublié.

La cause de vos angoisses est donc pour moi parfaitement claire. Il y a votre sanctification personnelle, à laquelle vos obscurités doivent très fort contribuer, en vous dépouillant de votre sagesse pour vous donner le sens divin. Il y a aussi la demande de Dieu. Il cherche qui le console et ne le trouve pas, consolantem me quaesivi, et non inveni. Les consolations pourtant pourraient lui être offertes, si l’on savait être généreux. Croyez-moi, au fond de votre état il y a une question d’amour et de générosité. Vous pouvez au sein de vos ténèbres offrir à votre époux de très grands mérites; il ne dépend que de votre acceptation de tout ce qu’il plaira à Dieu de vous envoyer. Après cela, que la nature n’y trouve pas son compte, c’est très évident; mais l’âme généreuse y trouve des trésors et elle n’a qu’à en profiter. Croyez-moi, ma fille, ne marchandez pas, donnez-vous, et, quand vous vous serez donnée, ne trouvez pas étonnant que Notre-Seigneur vous mette où bon lui semblera. Mon Père, que votre volonté soit faite! Voilà son cri dans la nuit qui commence. Que ce soit le vôtre dans votre situation.

Mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum