DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 113

13 may 1879 Nîmes GALABERT Victorin aa

Qui a parlé de l’Archipel? – Mon intention se porte sur Odessa – Prudence – Achat de terrains – Les religieux du pope Nicétas – Le Mekemet sera peut-être un refuge pour nous.

Informations générales
  • DR13_113
  • 6695
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 113
  • Orig.ms. ACR, AJ 378; D'A., T.D. 32, n. 378, p. 378-379.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 LITURGIES ORIENTALES
    1 MISSION DE RUSSIE
    1 OBLATES
    1 POLITIQUE
    1 SPOLIATEURS
    1 TURCS
    2 ALOISI-MASELLA, GAETANO
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BRUN, AUGUSTINE
    2 DE VIO, MADAME
    2 FERRY, JULES
    2 IZVOROV, NIL
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 NICETAS, JEAN
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    3 ANDRINOPLE
    3 ANDRINOPLE, MAISON MEKEMET
    3 ANGLETERRE
    3 ARCHIPEL GREC
    3 BAVIERE
    3 ODESSA
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 13 mai 1879.
  • 13 may 1879
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je réponds tout d’abord à la dernière partie de votre lettre. C’est vous qui m’apprenez qu’il a été question d’une fondation quelconque dans l’Archipel, et avant de nommer Madame de Vio supérieure, elle devra faire son noviciat de trois ou quatre ans, plus le temps d’apprendre à commander(1). Mon intention se porte sur Odessa, et vous ne pouvez savoir à qui je songe pour cette mission, qui n’aura lieu que plus tard.

Quant à Mekemet, encore une fois, soyez très prudent(2). Le P. Athanase, si près des religieuses, est dangereux. Voilà Soeur Augustine qui va le voir. A quoi bon? Vous avez ôté du pensionnat une bonne maîtresse. Croyez-vous que les choses aillent mieux, parce que sa tante étant plus faible lui laisse faire tout ce qu’elle veut et sortir pour aller faire des visites à qui elle veut?

Quant aux achats de terrain, je m’en rapporte absolument à vous. Seulement, je trouve qu’un seul lot est préférable à quoi que ce soit, parce que le temps perdu d’un lieu à un autre est très préjudiciable. A vous de voir la commodité des transports, la sécurité du pays. Il me semble bien difficile que maisons et champs n’aient pas très considérablement baissé de valeur. Il me semble que les Turcs doivent songer à se retirer.

Quant aux religieux du pope Nikétas, savez-vous que le cardinal Simeoni(3) a fait au P. Picard un magnifique éloge de vous et qu’il a promis de hâter l’affaire en question? Or, d’après ce que le P. Picard me dit, ce sera dans votre sens. Pour le choix de Mgr Nil, Mgr Mazella m’a montré votre relation(4), et franchement elle était trop bonasse. L’expérience a dû vous montrer que vous avez à être plus ferme sur bien des choses.

Je reviens sur Mekemet. Hélas! qui sait si ce ne sera pas un refuge pour nous? On parle d’expulser les communautés religieuses(5). Moi, j’irai à Rome, les Pères de Paris en Angleterre; mais combien ne vous seront peut-être pas envoyés! Cette idée me vient et je suis loin de la repousser. Dieu sait ce qui nous convient. Je vous prépare six ou sept sujets de premier ordre, mais, je vous le répète, l’expérience me prouve qu’il importe d’aller doucement, afin de pouvoir donner une préparation suffisante. Les affaires politiques vont mal; toutefois il me paraît très difficile qu’il ne sorte pas un certain bien de tout cela. Sanctifions-nous et préparons-nous.

Bien tendrement vôtre.

E.D’ALZON.

J’envoie à Rome la lettre du Fr. Jean à son père.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mme de Vio n'est en effet que postulante et toutes ces perspectives d'avenir sont pure imagination.
2. Le P. Galabert veut racheter la vieille maison turque "berceau de notre mission". Elle a servi de Mekemet, c'est-à-dire "de siège au Kadi ou juge de la ville". - Le P. d'A. a écrit *Mekemek*.
3. Préfet de la Propagande.
4. A l'époque où Mgr Aloisi-Masella était secrétaire de la section de la Propagande pour les affaires orientales; il est maintenant nonce en Bavière.
5. La veille, Vincent de Paul lui a écrit que Jules Ferry serait disposé à sévir de suite contre les Jésuites et le collège de Nîmes.