DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 115

15 may 1879 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Vos neuvaines – Les rapports avec les congrégations de femmes – La note du P. Picard.

Informations générales
  • DR13_115
  • 6697
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 115
  • Orig.ms. ACR, AH 224; D'A., T.D. 28, n. 571, p. 167-168.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES DE L'ASSOMPTION
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 FEMMES
    1 NEUVAINES DE PRIERES ET DE PENITENCES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 FAGE, MARIE DE JESUS
    2 FERRY, JULES
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 MONTPELLIER
    3 ORIENT
    3 PARIS
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 15 mai [18]79.
  • 15 may 1879
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Il est prodigieux comme vos neuvaines réussissent(1). Si nous en avions eu 20.000 de plus, elles se seraient écoulées. Peut-être engagerons-nous à recommencer après le 24. Si le Pèlerin en disait un mot, ce serait à merveille.

Que vous dirai-je du P. Picard? Qu’il serait bien utile que je pusse le voir, mais s’il ne peut venir, alors que je serai richement ennuyé.

Je n’ai pas vu la supérieure depuis deux jours, elle était à Montpellier. J’ai d’elle des déclarations verbales et écrites, comme quoi pour rien au monde elle ne veut pas de séparation. Ni moi non plus. Quant au gouvernement, du moment qu’on n’a pas de responsabilité, on est bien plus libre, et avec les femmes on évite l’accusation d’être despote.

Souvenez-vous que pour les Congrégations de femmes la pensée de l’Eglise est que la haute autorité soit exercée par les évêques, ce qui est assez sacerdotal. De plus, que le meilleur moyen de conduire les femmes est de se faire désirer. C’est là mon grand principe. La femme veut qu’on la cherche. Le meilleur moyen de la tenir, c’est de la laisser, jusqu’à ce qu’elle vienne. Ma conviction est qu’avant 50 ans, quand [le] P. Pernet et Mère Fage seront morts, les choses n’iront pas comme elles vont à présent. Plus j’y réfléchis, plus j’en suis convaincu. Je vais plus loin. Pensez-vous que, sauf les maisons de missions étrangères, les rapports soient si utiles entre hommes et femmes? Savez-vous que les Orientaux et les Polonais ont indignement accusé le P. Galabert, qui n’était pas coupable, mais trop bonasse? Mais je me demande si d’autres ne l’ont pas été.

Savez-vous que, devant Dieu, je vois tant à faire pour les oeuvres, en dehors des couvents de femmes, que je me demande si Dieu ne nous veut pas surtout là, et surtout dans l’oeuvre directe de la conversion des hommes? Je n’affirme pas encore, j’interroge. Croyez-vous que si nous poussions un peu plus les hommes à nous venir, ils ne viendraient pas?

Je vais remettre la note du P. Picard au P. Emmanuel, mais je crois qu’il répondra que nous trouvant dans une situation exceptionnelle, nous ne voulons pas la compromettre et que nous n’avons pas besoin que l’on s’occupe de nous. Au fond, qui vous dit que les Jésuites ne font pas ces questions pour être renseignés? Puis vient la question des alumnats. Mais je préfère ne me mêler pas à cette affaire dans le sens où on l’engage(2).

Tuissimus.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Neuvaines (du 15 au 24 mai) pour la rentrée des Chambres qui doivent discuter les projets Ferry.
2. Nous n'avons pas la note du P. Picard. Sans doute transmettait-elle une demande de renseignements sur le collège, en vue d'organiser la défense des écoles libres. La situation du collège de Nîmes était exceptionnelle en ce sens que son responsable devant l'Etat était un laïc, Eugène Germer-Durand. - Le P. Picard étant absent de Paris depuis plus de trois semaines, on peut se demander d'où sort la note dont il vient d'être question...