DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 119

24 may 1879 Nîmes GALABERT Victorin aa

Le projet de deux séminaires grecs-unis – Vous ne vous êtes pas assez occupé du pope Nicétas – Séminaire latin et séminaire grec-uni – *Je charge très gravement votre conscience* de ce qu’il y a à faire pour atteindre les Russes.

Informations générales
  • DR13_119
  • 6701
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 119
  • Orig.ms. ACR, AJ 379; D'A., T.D. 32, n. 379, p. 379-380.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 DECADENCE
    1 LANGUE
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 MISSION DE RUSSIE
    1 OBLATES
    1 RITE GREC
    1 RUSSES
    1 SEMINAIRES
    1 SLAVES
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 MANNING, HENRY-EDWARD
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 TOUTENI
    3 ATHENES
    3 CONSTANTINOPLE
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 24 mai 1879.
  • 24 may 1879
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Avez-vous vu dans l’Univers le projet de faire deux séminaires catholiques grecs-unis, l’un à Constantinople, l’autre à Athènes? Quant à celui d’Athènes, nous laisserons faire; il faudra bien laisser faire aussi pour celui de Constantinople. Mais le coup vient du ministère anglais, et, pour lui, est purement politique. Le cardinal Manning s’est emparé de l’idée, et si vous aviez poussé un peu plus ferme l’affaire du pope Nicétas, peut-être eussions-[nous] eu notre noyau tout prêt(1)! Je crois que, sans vous en douter, vous y avez mis un peu de négligence et que vous avez à vous occuper un peu plus activement de cette oeuvre, en laissant un peu de côté les tripotages des Oblates et la longueur de leur direction assez inutile. Je reçois du P. Pierre une lettre très curieuse, où il croit toucher au but de ses désirs, la formation d’un séminaire. Je crois, moi, qu’il se trompe étrangement. Si la Propagande veut un séminaire grec-uni, le séminaire latin est cuit. Mais deux séminaires sont-ils possibles? Qui les remplirait? Je crois bien plutôt à un séminaire grec-uni à Constantinople et à un séminaire latin à Athènes. Vous voyez pourquoi je vous ai conjuré dans le temps de chercher un Russe qui donnât des leçons de sa langue. En attendant, puisqu’entre le russe et le bulgare il y a une affinité par le slave, voyez donc si parmi vos Bulgares vous en trouverez qu’on puisse pousser dans leurs études. Pour atteindre les Russes c’est le russe qu’il faut, et si l’on n’a pas tout de suite le russe, le bulgare peut y préparer. Je charge très gravement votre conscience de ce qu’il y a à faire par ce côté. Ne vous endormez pas, et préparons-nous activement.

Touteni(?) m’est arrivé trop tard, pour que je puisse le faire partir par Constantinople. Je vais essayer d’une autre voie. Adieu, mon cher ami, et croyez que vous avez beaucoup à regarder, beaucoup à faire. Ma conviction est que, sans combattre les projets anglais, vous avez à vous fortifier soit par le pope Nicétas, soit par votre alumnat, auquel vous devez en conscience donner tous vos soins plutôt qu’aux religieuses qu’il faut mener un peu plus vigoureusement.

Nous descendons au galop au fond de l’abîme. Peut-être irons-nous vous demander asile? Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Réponse du P. Galabert le 14 juin à propos du séminaire de Constantinople: "déjà l'année dernière vous m'aviez parlé de celui-ci pendant votre séjour à Rome et sur ma demande s'il nous serait confié, vous m'avez répondu que nous n'aurions pas à nous en occuper". C'est en effet ce qu'on lit dans la *Lettre* 6343, 4°, du 24 mai 1878. - Et à propos de Nicétas: "Il vous est difficile de comprendre la situation réelle de l'oeuvre du P. Nicétas. En dehors de lui il n'y a pas une seule personne capable de faire quelque chose; et si l'affaire a ainsi traîné en longueur, il faut tout autant l'attribuer à la bêtise et à l'inintelligence de ses partisans qu'à l'acharnement de ses ennemis."