DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 127

7 jun 1879 Nîmes PICARD François aa

Le P. Laurent et le prieuré.

Informations générales
  • DR13_127
  • 6711
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 127
  • Orig.ms. ACR, AF 347; D'A., T.D. 26, n. 730, p. 295-296.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONFESSEUR
    1 PRIEURE DE NIMES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BOSC
    2 BOSC, FRANCOIS DE SALES
    2 BOSC, MADAME
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 GRELET, JUSTIN
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 NIMES
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 7 juin [18]79.
  • 7 jun 1879
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Voici ce qui se passe. Hier, le P. Laurent entre chez moi et me signifie qu’il lui est impossible de continuer à dire la messe au prieuré, que les mouvements de haine qu’il avait troublaient sa conscience. Je lui reprochai de ne pas avoir été avant-hier devant moi avec la Mère M.-Gabrielle. Il oublie trop souvent qu’il parle à des femmes. Bref, je suis fort embarrassé. Si le P. Laurent ne va plus dire la messe, avec l’entêtement obstiné des Soeurs de ne pas mettre leur pendule à l’heure de l’Assomption(1), (source primitive des fureurs du P. Laurent), aucun de nos Pères ne pourra y aller habituellement. D’autre part, je redoute de leur donner pour seul confesseur le Père Justin. Le P. Emmanuel étant dans ma chambre quand le P. Laurent est venu me porter ses significations, j’ai pu causer avec lui. Il blâme le P. Laurent comme moi; car après tout sa conduite semble justifier Soeur M.-Paule, me donne le tort d’avoir défendu un religieux qui n’est pas un homme, qui dans tous les cas est un homme mal élevé et qui ne cède qu’à ses idées personnelles et égoïstes(2). Je n’écris pas à la supérieure, mais parlez-lui de mon embarras, parlez-lui aussi de l’utilité qu’il y aurait à faire comprendre aux Soeurs la nécessité d’être moins raides avec le P. Laurent, supposé qu’elles le soient, car je ne puis pas le dire, étant donnée la mauvaise humeur du bonhomme. Dans tous les cas, on peut les engager à être prévenantes.

Pour l’amour de Dieu, qu’on nous débarrasse du si grand nombre de Nîmoises, dont nous sommes affublés. Hier, je voyais le père de Soeur François de Sales prendre l’air sur un banc de l’avenue. Ce matin, on l’a vue traverser cette même avenue. Sa mère était-elle mourante? Ces sorties, croyez-moi, sont funestes. Il faut y mettre ordre, si l’on veut éviter les cancans.

Adieu, mon cher ami. J’ai dit tout à l’heure la messe pour nos ordinands. Tout vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

La République ici perd du terrain.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Sans doute: de ne pas adapter leur horaire à celui de l'Assomption.
2. Réponse du Père Picard le lendemain : "S'il y a des torts, ce n'est pas au moment où on les répare qu'il faut écraser. [...] Dire la messe au prieuré, [...] confesser seulement les personnes qui veulent venir [...], qu'y a-t-il là qui puisse troubler la conscience ?