DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 131

11 jun 1879 Nîmes LA_PRADE Mme

Remerciements – La maladie de l’empereur d’Allemagne – Deux arbres pourris qui menacent de tomber l’un sur l’autre – Montpellier.

Informations générales
  • DR13_131
  • 6716
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 131
  • Orig.ms. ACR, AM 226; D'A., T.D. 37, n. 12, p. 206.
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 ALUMNATS
    1 ARMEE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DECADENCE
    1 DESIR
    1 GUERRE
    1 MALADIES
    1 NONCE
    1 POLITIQUE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RESIDENCES
    2 ALOISI-MASELLA, GAETANO
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 FRANCOIS-JOSEPH I, EMPEREUR
    2 GUIDI, JEAN-BAPTISTE
    2 GUILLAUME I, EMPEREUR
    3 ALLEMAGNE
    3 AUTRICHE
    3 FRANCE
    3 MONTPELLIER
    3 MUNICH
  • A MADAME DE LA PRADE
  • LA_PRADE Mme
  • Nîmes, 11 juin [18]79.
  • 11 jun 1879
  • Nîmes
  • *Madame*
    *Madame de la Prade*
    *rue de la Coquille*
    *Montpellier.*
La lettre

Je vous remercie, Madame, de vos envois: ils me parviennent en même temps que votre lettre. Pour le moment, je ne demande pas davantage, et, si j’ai besoin de plus, je sais à qui je puis m’adresser avec certitude de trouver bon accueil.

Vous avez pu voir l’annonce de la grave maladie de votre(1) ami Guillaume. Le secrétaire de la nonciature de Munich(2), qui est chez moi pour quelques jours, m’assure que c’est une farce tudesque. Guillaume prévoit que ses noces d’or feront un fiasco complet, en face de la triomphante manifestation des noces d’argent de l’empereur d’Autriche. Alors il reste dans son coin. Voilà tout. Ce secrétaire, qui a assisté aux conférences entre son nonce et Bismarck, me dit que l’Allemagne est dans le plus déplorable état et que l’esprit de l’armée est si gâté que, tandis qu’en France on redoute une invasion allemande, les hauts personnages allemands redoutent une invasion française. Deux arbres pourris qui menacent de tomber l’un sur l’autre! Quel sera le plus lourd?

Je prierai bien, je vous le promets, pour votre absolue conversion, mais la bonne, cette fois. Ah! que nous en avons tous besoin, même vous! Si vous voulez que je sois un peu plus à Montpellier, aidez-moi à y trouver une maisonnette, à un kilomètre de la ville, pour y commencer un embryon d’alumnat. Quand nous aurons cela, nous aurons un pied à terre, que Mgr de Cabrières m’a bien souvent offert. J’ai attendu jusqu’à ce que j’eusse l’homme capable. Je crois l’avoir et je ne doute pas du succès. Vous voyez bien que j’entre dans vos désirs. Entrez dans les miens en devenant une des protectrices de l’oeuvre.

Adieu, Madame. Veuillez croire à mon plus respectueux attachement en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. On peut tout aussi bien lire *notre*.
2. L'abbé Guidi. Le nonce est Mgr Aloisi-Masella.