DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 140

7 jul 1879 Nîmes PICARD François aa

Je ne souffre plus mais suis très fatigué – L’activité des sociétés secrètes – La demande à adresser au général des Augustins – Le chapitre général.

Informations générales
  • DR13_140
  • 6730
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 140
  • Orig.ms. ACR, AF 354; D'A., T.D. 26, n. 737, p. 299-300.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 FATIGUE
    1 POLITIQUE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 REMEDES
    1 SOCIETES SECRETES
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BELLUOMINI, GIOVANNI
    2 BONAPARTE, EUGENE-LOUIS-NAPOLEON
    2 BOUVY, EDMOND
    2 CASSAGNAC, PAUL DE
    2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
    2 EUGENIE, IMPERATRICE
    2 NAPOLEON III
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS
    3 WOOLWICH
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 7 juillet [18]79.
  • 7 jul 1879
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Est-ce saint Augustin? Est-ce la quinine? Est-ce l’un et l’autre? Le fait est que je ne souffre plus. Je passai une nuit cruelle dans mon coupé(1), je bénis Dieu d’y avoir été seul. La quinine ici me délivra. Je suis encore très fatigué, mais j’ai pu successivement me lever à 6 heures et demie, à 6 heures, à 5 heures et demie. J’espère reprendre mon petit train, mais la semaine prochaine j’irai à Montpellier consulter Combal et lui demander si je dois prendre les eaux.

Voici une note, résumé d’une réunion que nous avons eue hier. Voyez ce que vous pensez. Il me semble que, dans ce moment, le procès Cassagnac, le désarroi impérialiste, le mépris du gouvernement font prendre aux choses une nouvelle tournure. Le refus d’aller à l’enterrement du Prince impérial(2) a dû soulever l’armée. Ces gens baissent. Le croyez-vous ou suis-je dans l’erreur? La franc-maçonnerie joue de son reste. La franc-maçonnerie parcourt les campagnes par ses agents, pour engager les fermiers à ne pas payer les propriétaires. Que le clergé a été bête de ne pas prendre plus au sérieux les instructions des papes contre les sociétés secrètes! Nous en payons les pots cassés.

J’ai pensé que pour la demande au g[énér]al des Augustins, vous feriez bien de m’envoyer les notes. Je ferai rédiger en bon latin par Père Edmond, je corrigerai les dates; vous, de votre côté, vous feriez copier le folio du Père supérieur et vous expédieriez le tout au plus tôt. Vous me ferez envoyer la copie de ce folio.

A quelle époque pensez-vous venir passer ici huit jours? Vous savez que c’était votre plan. Il faudrait que le travail fût fait avant le Chapitre, convoqué pour le 1er septembre. Avec la meilleure volonté, il ne peut durer pour P. Emm[anuel] et pour moi que quinze jours. Il me faut retourner à Nîmes(3) vers le 15, à moins que Combal ne trouve les eaux inutiles.

Adieu, et bien vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le ms. a *coupet*.
2. Le fils de Napoléon III et d'Eugénie de Montijo, Louis-Napoléon, était mort massacré par les Zoulous, alors qu'il participait à une expédition avec ses camarades de l'école militaire de Woolwich. Il avait 26 ans. Le gouvernement français ne se fit pas représenter aux funérailles, interdit aux militaires et aux fonctionnaires de la république d'y assister et sanctionna sévèrement les contrevenants.
3. De Paris où le chapitre général doit avoir lieu.