DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 155

17 jul 1879 Nîmes GALABERT Victorin aa

Votre frère – Autant de couvents que de religieuses – Sr Marie des Anges – Politique.

Informations générales
  • DR13_155
  • 6748
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 155
  • Orig.ms. ACR, AJ 385; D'A., T.D. 32, n. 385, p. 386-387.
Informations détaillées
  • 1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CHEMIN DE FER
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 EXPULSION
    1 LITURGIES ORIENTALES
    1 OBLATES
    1 PARLEMENT
    1 POLITIQUE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 CLAVIER, MARIE DES ANGES
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 FERRY, JULES
    2 GALABERT, CHARLES
    2 GALABERT, PAUL
    2 GAMBETTA, LEON
    2 LABOULAYE, EDOUARD-RENE DE
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SIMON, JULES
    3 ATHENES
    3 AUTRICHE
    3 BULGARIE
    3 CARAGATCH
    3 EUROPE
    3 PARIS
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • [Nîmes], le 17 juillet 1879.
  • 17 jul 1879
  • Nîmes
La lettre

Je reçois votre lettre, mon cher ami. J’ai vu votre frère à Paris; je l’ai fait recommander pour une très grosse affaire, mais sa fuite ne lui sera pas favorable(1). Quoi qu’il en soit, le P. Picard s’occupe de lui avec toute la tendresse qu’il vous porte; mais je suis de votre avis, son départ lui nuira, même pour que nous puissions lui être utiles. Faites tout ce qui sera nécessaire pour aider votre frère. Le P. Emmanuel vous répondra pour votre neveu(2). Mais qu’allons-nous devenir? Nous espérons vivre un an, si la révolution nous le permet; après, à la garde de Dieu!

Si vous éparpillez encore les Oblates sur un nouveau terrain, je crains que vous ne finissiez par avoir autant de couvents que de religieuses. Que le pope Nicétas vous paye une pension, recevez ses filles à Kara-Agatch; autrement, à force de vous disséminer, vous n’aurez plus qu’une poussière de communautés. Quant à Soeur Marie des Anges, la première fois qu’elle fera des signes à un employé, faites-la partir pour l’Europe en costume laïque, afin qu’elle ne fasse pas de farces sur le bateau. Signifiez-le lui de ma part(3). Vous pouvez lui déclarer que vous la renverrez sur mon ordre et, en attendant, faites-lui pratiquer force humiliations en communauté. Elle peut être bien à plaindre, mais nous autres, nous serions bien coupables, si nous n’évitions pas un scandale en le prévenant à temps.

Vous savez par les dépêches que Jules Simon, l’ennemi-né de Gambetta, est nommé président de la Commission de la loi Ferry au Sénat. Je suis convaincu qu’il va, avec Laboulaye, s’en faire une arme pour combattre le dictateur et le renverser, s’il peut.

Je vous renouvelle la prière d’envoyer au P. Pierre une copie des conditions, auxquelles nous nous unirions aux Augustins. Les chemins de fer, qui doivent relier l’Autriche à la Bulgarie, sont-ils faits? Si oui, je suis homme à aller vous voir; par mer, jamais plus. Addio, carissimo.

E.D’ALZON.

Si vous écrivez au P. Pierre, convoquez-le pour le chapitre général; je lui écrirai de mon côté. En tout cas, vous pourriez prendre un bateau qui touchât à Athènes.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Charles Galabert, ayant fait de mauvaises affaires, avait contracté des dettes dont il ne pouvait payer les intérêts. Désespéré, il avait quitté sa famille à l'improviste et était parti pour Paris (Galabert au P. d'Alzon, 9 juillet).
2. Le P. Galabert a demandé qu'on veuille bien garder son neveu Paul au collège, malgré l'impossibilité momentanée où se trouve son frère de payer la pension.
3. Ce fut fait et tout rentra dans l'ordre.