DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 161

19 jul 1879 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La lettre anonyme – La Révolution ne peut être vaincue que par l’humilité et la charité – Aller droit au but – Le bréviaire de Malines – Le bien que peut faire Mère Thérèse-Emmanuel.

Informations générales
  • DR13_161
  • 6754
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 161
  • Orig.ms. ACR, AD 1803; D'A., T.D. 24, n. 1347, p. 114.
Informations détaillées
  • 1 BREVIAIRE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 HUMILITE
    1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
    1 MAITRESSE DES NOVICES
    1 PRIEURE DE NIMES
    2 BONAPARTE, EUGENE-LOUIS-NAPOLEON
    2 CALLON, MADAME AUGUSTE
    2 FERRY, JULES
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 ALLEMAGNE
    3 MALINES
    3 RUSSIE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 19 juillet 1879.
  • 19 jul 1879
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je n’ai répondu hier qu’à une partie de votre lettre, la plus pressée, il est vrai. J’ajoute que la lettre anonyme peut être le fait d’un petit groupe d’anciennes élèves, admiratrices de Soeur M.-Paul et qui se sont réunies à propos de Mlle Chalmeton. On pourra le savoir, mais il faut de la prudence et surtout ne pas avoir l’air de s’en préoccuper.

Ma conviction est que la Révolution, qui est la révolte et la haine, ne peut être vaincue que par l’humilité et la charité de saint Vincent de Paul. Je crois qu’il importe, de plus, qu’on aille à un but commun, et que la Providence favorise cet effort et par les lois Ferry, et par la mort du prince impérial, et par la peur que le socialisme et le nihilisme font à l’Allemagne et à la Russie. Il y a là tout un travail immense, heureux. Qui sera capable de l’entreprendre? Chacun doit se proposer le triomphe de l’Eglise avec les moyens providentiels que Dieu lui fournit. Je suis convaincu que si nous allions tout droit à notre but, bien des tiraillements entre les bons seraient évités.

Je connais le bréviaire de Malines. L’édition in-12 est assez désagréable, à moins qu’il n’y en ait une nouvelle que je ne connais pas. J’aime beaucoup l’édition in-4°, dont je me sers dans mon cabinet.

Mon opinion très réfléchie est que Mère Thérèse-Emmanuel peut faire un bien immense, si elle refuse de se mêler des tripotages et des misères qui ont pu se passer entre Margot et Jacqueline, et qu’elle se contente de demander où en sont les résolutions du noviciat et de la profession, et qu’elle observe si on lui répond sincèrement, car je crois que plus d’une n’est pas très franche, croyant l’être.

Adieu, ma chère fille. Bien tendrement vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum