DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 172

8 aug 1879 Lamalou BAILLY_VINCENT de Paul aa

Un prône lamentable – Je n’en puis plus.

Informations générales
  • DR13_172
  • 6766
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 172
  • Orig.ms. ACR, AH 239; D'A., T.D. 28, n. 586, p. 177.
Informations détaillées
  • 2 STIVEN
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Lamalou, 8 août [18]79.
  • 8 aug 1879
  • Lamalou
La lettre

Cher ami,

Je suis frit. Pour écrire ce prône lamentable, il m’a fallu gargariser trois fois avec de l’élixir de la Chartreuse. Je dors peu, je ne mange pas. J’ai 3 dents et 6 chicots en capilotade. Sort affreux! Je ne me relis même pas. Et dire que vous êtes exposé à être condamné(1)! Il y a un télégraphe ici, à Lamalou-le-Bas. J’étais surpris qu’on ne vous pinçât pas. Après quoi, je n’en puis plus. J’entends le P. Picard: « Mon Père, si vous alliez chez Stiven ». Va te faire lenlerre avec ton Stiven. P. Galabert arrive; P. Pierre arrive. En voyant mes douleurs, en les sentant surtout, je pense que je n’enfante pas, mais que je mâche l’oeuvre de l’Union, morceau coriace.

Adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le *Pèlerin* est coupable d'avoir publié des gravures qui ont choqué la conscience républicaine des censeurs (des têtes promenées au bout de piques par des gamins pendant la Révolution). "P. Germer qui cesse d'être gérant dans le numéro qu'on tire en ce moment, était encore gérant. Nous allons le laisser pourrir en prison d'*un mois* à *un an*, à moins que nous ne soyons acquittés" (Vincent de Paul, 6 août). - Gérant le 2 août : Germer-Durand; le 9 août : Deguy.