DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 174

11 aug 1879 Lamalou CHABERT Louise

Noircissez votre peau et blanchissez votre âme – Prédication de Mgr de Cabrières.

Informations générales
  • DR13_174
  • 6769
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 174
  • Cop.ms. de la destinataire ACR, AM 363; D'A., T.D. 38, n. 60, p. 78-79.
Informations détaillées
  • 1 ACCIDENTS
    1 ALUMNATS
    1 ANGES
    1 BEAUTE DE DIEU
    1 BIEN SUPREME
    1 CHAPELLE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 LOISIRS
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 MORT
    1 PAIX DE L'AME
    1 PREDICATION
    1 PRETRE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SAINTE VIERGE
    1 SALUT DES AMES
    1 TRAVAIL
    1 VIOLENCE
    1 VOIE UNITIVE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
  • A MADEMOISELLE LOUISE CHABERT
  • CHABERT Louise
  • Lamalou, le 11 août 1879.
  • 11 aug 1879
  • Lamalou
La lettre

Ma chère enfant,

Noircissez, noircissez votre peau, et blanchissez tous les jours un peu plus votre âme. Contemplez la mer, et, si ses nappes bleues sont si belles, pensez que les horizons divins sont encore plus beaux. Voyez dans quelles profondeurs d’amour vous devez vous plonger, quand l’abîme où vous devez pénétrer est la substance de Notre-Seigneur. Restez bien longtemps à votre fenêtre, et quand vous voyez le calme et l’agitation successive des vagues, dites-vous: « Voilà mon âme, paisible et agitée, sans que souvent je sache pourquoi ». Mais sous les agitations les plus violentes à la surface, il y a un point où ce va-et-vient n’arrive pas; ainsi devez-vous être au plus intime de votre être, parce que Notre-Seigneur le possède tout entier.

Le jeune homme noyé avait été dans les alumnats, et je bénis Dieu qu’il n’ait pas pu arriver au sacerdoce. Ne vous noyez pas, je vous en conjure, car il faut que les forces reviennent à ma fille, pour qu’elle puisse travailler beaucoup. Lamalou aussi a beaucoup de monde. Hier matin, dimanche, une chapelle presque aussi grande que celle de l’Assomption s’est remplie presque trois fois. Mgr de Cabrières y a parlé, le soir; on s’étouffait et l’on ne pouvait entrer.

J’aime bien mieux que ma fille Louise trouve le monde déplaisant que plaisant. Préparez-vous à être un des anges qui tenaient compagnie à la Sainte Vierge sur la terre et qu’elle y laissa, un certain temps, pour y faire toutes ses dernières commissions. Vous en avez beaucoup, vous aussi, à faire avant qu’elle ne vous permette de remonter au ciel.

Adieu, mon enfant gâtée. Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum