DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 200

6 oct 1879 Nîmes PICARD François aa

Une première leçon sur saint Augustin – Des novices de nuances diverses – Baragnon se pose avec le programme catholique et légitimiste.

Informations générales
  • DR13_200
  • 6806
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 200
  • Orig.ms. ACR, AF 367; D'A., T.D. 26, n. 750, p. 309-310.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 ALUMNATS
    1 AUGUSTIN
    1 BONHEUR
    1 CONSTITUTIONS DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CONVERSATIONS
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 CRAINTE
    1 ELEVES
    1 ENSEIGNEMENT
    1 HISTOIRE DE L'EGLISE
    1 MAITRES
    1 MONARCHIE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PARTI CATHOLIQUE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 ROYALISTES
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BARAGNON, NUMA
    2 CHAMBORD, COMTE DE
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 LOUIS-PHILIPPE Ier
    2 PARIS, PHILIPPE COMTE DE
    2 PERIER-MUZET, JEAN-PAUL
    2 VIALLET, MAXIME
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 6 oct[obre 18]79.
  • 6 oct 1879
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

J’ai fait, ce matin, mon premier noviciat et donné ma première leçon sur saint Augustin(1). Je serai très heureux, si Fr. Maxime peut vous donner un résumé de ce que j’aurai dit. J’en doute. Ainsi, j’ai cité un très long passage des Confessions de ce saint sur sa conversion; évidemment, il n’y a qu’à lire les Confessions. J’ai fait en commençant un tableau de l’état de l’empire et de l’Eglise, au moment où il parut au monde. Il eût fallu parler deux heures, j’ai bâclé le tout en une demi-heure. Frère Maxime fera ce qu’il pourra, mais excusez-le s’il ne réussit pas. On m’a engagé à faire comme à la grande Ecole Normale, où les professeurs parlent très vite et où les élèves prennent des notes en courant. Cela leur apprend à travailler vite. Le P. Emmanuel sent à merveille la nuance entre les novices qui ont seulement traversé l’alumnat et les élèves qui y ont séjourné plusieurs années.

J’ai eu avec Baragnon une conversation très sérieuse. Il se pose avec le programme catholique et légitimiste. Il ne se croit pas particulièrement aimé par le comte de Chamb[ord], mais il combat pour le principe. Il voit arriver le c[om]te de Paris avec terreur(2), à cause de ses opinions qui sont, dit-il, très dangereuses, et il se réserve à ce moment, s’il vit, de lui faire une opposition comme catholique. Enfin pour le quart d’heure il est nôtre jusqu’au cou.

Attendez, pour venir, que le travail du P. Germer soit prêt(3), afin que nous le révisions ensemble. A moins que vous n’ayez une occupation, en novembre serait l’époque que je préférerais, à moins que vous ne voulussiez passer par [Nîmes] avant d’aller à Rome(4).

Adieu. Je vous embrasse tendrement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A lire: J.P. PERIER-MUZET, *Le P. d'Alzon. Un familier d'Augustin*, dans *Itinéraires Augustiniens*, n.7 (janvier 1992), p.25-31.
2. Baragnon craint la disparition du comte de Chambord, le comte de Paris (1838-1894), petit-fils de Louis-Philippe, devenant alors le prétendant au trône de France. En 1873, le comte de Paris a reconnu le comte de Chambord (1820-1883) comme chef de la maison de France.
3. La traduction des Constitutions.
4. Pour l'affaire de l'union avec les Augustins. - Le manuscrit porte *Paris*.