DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 206

24 oct 1879 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Le bon côté de l’arrêt qui vous frappe – Le banquet – Alais – Mme Correnson est mourante.

Informations générales
  • DR13_206
  • 6813
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 206
  • Orig.ms. ACR, AH 248; D'A., T.D. 28, n. 595, p. 182.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENS ELEVES
    1 BANQUET ANNUEL DES ANCIENS ELEVES
    1 COMMUNE
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 ELECTION
    1 ENERGIE
    1 FONCTIONNAIRES
    1 ILLUSIONS
    1 MORT
    1 OUVRIER
    1 PRESSE
    1 PUBLICATIONS
    1 RECONNAISSANCE
    1 SOCIETE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 COLETTE, AUBAIN
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 MONSCH, CHARLES
    2 PELERIN, PAUL DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 ALES
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 24 octobre 1879.
  • 24 oct 1879
  • Nîmes
  • *Mon Réverend Père*
    *Le Père Bailly*
    *8, rue François Ier. Paris.*
La lettre

Or sus, mon fils, écoutez bien. Je n’ai pas reçu votre épreuve(1). Mais il m’est avis que vous devez remercier la cour d’avoir posé le précédent(2) que si l’ordre se rétablit, on pourra empêcher la publication des gravures faites par la Commune.

Le banquet a été très beau(3). De plus, Pèlerin m’a vivement intéressé en me lisant des masses de lettres d’anciens élèves, qui constatent leur fermeté dans leurs principes. Alais peut être le centre d’un mouvement. Il ne faut pas se faire illusion. Le premier jour, 200 ouvriers étaient venus avec des revolvers pour tirer sur le maire et le sous-préfet, mais si l’affaire est bien conduite on peut faire des merveilles. D’abord les futures élections sont assurées pour la ville.

La mère de la supérieure des Oblates meurt d’une hernie étranglée, c’est une affaire d’heures. Voilà mes nouvelles.

Tuissimus.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. L'allusion à une épreuve nous renvoie à une lettre du P. Bailly du 23 octobre, que le P. d'Alzon a donc bien reçue. Or cette lettre contient quelques lignes auxquelles le P. d'Alzon ne réagit pas ici mais qui ne seront pas sans conséquences.
"Que je regrette, écrit le P. Bailly, qu'une question d'argent nous ait fait supprimer la Revue de l'Enseignement au moment où la publicité du *Pèlerin* permettait de lui trouver des abonnés et au moment d'une lutte plus ardente que jamais!
Que de documents intéressants on pourrait y insérer, qui ne trouvent point place au *Pèlerin*. [...] Loin d'être une charge pour la rédaction, elle serait une décharge d'un trop plein qui nous écrase".
Ces phrases vont déclencher entre les PP. Emmanuel et Vincent de Paul Bailly, le P.Picard et le P. d'Alzon lui-même des échanges de vues et des discussions auxquels se mêleront progressivement d'autres religieux et qui prendront bien vite un tour passionné. Le résultat en sera la création d'une nouvelle revue, *La Croix*.
Nous n'allons pas retracer dans ces notes toute la genèse de *La Croix* mensuelle, ne retenant que ce qui sera nécessaire pour éclairer les lettres du P. d'Alzon. Mais renvoyons à quelques études plus systématiques :
A. COLETTE, *Les origines et les grandes étapes du journal "La Croix"*, p.489-505, dans *Pages d'Archives*, III, p.475-570 (octobre 1965)
Ch. MONSCH, o.c., p. 288-290 (contient une analyse des articles du P. d'Alzon)
*Documentation biographique*, p.893-895 et 919-922.
2. Les T.D. ont lu *prudent*. - Inculpé d'avoir publié une gravure alors que cela lui avait été interdit (v. *Lettre* 6766 n.), le *Pèlerin* avait été acquitté en correctionnelle le 29 août. Cité en appel, il vient d'être condamné le 16 octobre à 50 francs d'amende et aux dépens (*Pèlerin*, n° 140, 147, 148).
3. Ce banquet des anciens eut lieu le 21 octobre. L'*Assomption* du 15 novembre nous apprend que le P. d'Alzon y prit la parole pour répondre au toast du président. Le texte de son discours n'est pas conservé.