DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 211

6 nov 1879 Nîmes PICARD François aa

Les jeunes dans l’action chrétienne – Il faut s’emparer des jeunes gens – Les Soeurs fuyardes.

Informations générales
  • DR13_211
  • 6820
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 211
  • Orig.ms. ACR, AF 371; D'A., T.D. 26, n. 754, P. 313-314.
Informations détaillées
  • 1 ADOLESCENTS
    1 ASSOCIATIONS OEUVRES
    1 BANQUET ANNUEL DES ANCIENS ELEVES
    1 CLERICAUX
    1 DIMANCHE
    1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
    1 FONCTIONNAIRES
    1 JEUNESSE
    1 MALADIES
    1 MISSIONNAIRES
    1 NOTRE-DAME DE SALUT
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PUBLICATIONS
    1 REGLEMENTS
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RELIGIEUX FUGITIF
    1 RENOUVELLEMENT
    1 REPAS
    1 REPOS
    1 REVOLTE
    1 SERMONS
    1 SUPERIEUR
    1 ULTRAMONTANISME
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 VIEILLESSE
    1 VIGILANCE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 DUMAREST, PAUL
    3 ALES
    3 AVIGNON
    3 ITALIE
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PERPIGNAN
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 6 nov[embre 18]79.
  • 6 nov 1879
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Permettez-moi d’appeler votre attention sur un fait que je crois capital. La jeunesse échappe à l’action catholique, malgré les universités et surtout malgré les Conférences de Saint-Vincent de Paul, où l’on ne voit que des vieux. Je lisais, ces jours derniers, un très bel article dans la Civiltà cattolica, d’où il résulte que si l’action chrétienne se soutient en Italie, c’est aux associations de Jeunesse catholique qu’on le doit. Je vous ai demandé les Statuts de cette oeuvre, je les fais traduire; bientôt on les imprimera. Je vous en enverrai, mais pourquoi ne pas les faire semer à profusion par Notre-Dame de Salut? Pourquoi ne pas les faire recommander par le Pèlerin? Remarquez que c’est le feu à mettre à un baril de poudre. Les Jésuites les accepteront comme leur création. A Nîmes, à Avignon, à Marseille, à Perpignan, je suis sûr du succès. Nous avons posé les bases au banquet des anciens élèves. Mais ne croyez-vous pas que vous devriez faire quelque chose à Paris, ne fût-ce qu’en parlant de cette idée aux jeunes gens qui viennent le dimanche vous demander à dîner? Pensez-y et voyez. Si nous ne nous emparons pas des jeunes gens, les choses iront mal. Or l’affaire d’Alais(1) nous assure un réveil merveilleux dans toute la région. Dites donc au P. Bailly d’établir que notre préfet Dumarest est un clérical déguisé, mais pur sang, puisqu’en quelques jours il a opéré à lui seul un mouvement catholique, qu’un groupe considérable de missionnaires n’eussent pas obtenu en plusieurs mois.

L’affaire des Soeurs fuyardes(2) n’est pas finie. Je m’en désintéresse un peu, soit parce qu’au point de vue général ce n’est peut-être pas un mal, soit parce que je n’y vois pas très clair et que, s’il y a des torts parmi les révoltées, je ne puis pas tout approuver du côté de l’autorité. Ceci n’est pas bon à être répété en ces termes, mais j’acquiers de plus en plus la conviction que l’on m’a caché bien des choses. Je n’insisterai plus, puisqu’on le nie, mais ma conviction reste et j’en fais mon profit.

Mes maux de tête s’en vont. Voilà quelques nuits que je puis rester dans mon lit.

Adieu, et tout à vous en N.-S.

E.D’ALZON.

Voulez-vous demander au P. Bailly quel est celui de mes prônes qu’il tient en réserve depuis un an?

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 6812.
2. Voir *Lettre* 6819, 9°.