DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 223

21 nov 1879 Nîmes GALABERT Victorin aa

Notre affaire pour Rome va très lentement – La diplomatie de Léon XIII – Les rites orientaux – Nous allons aux abîmes – Mais il y a tant de prières en France! – La chapelle des Oblates – Guérisons miraculeuses.

Informations générales
  • DR13_223
  • 6834
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 223
  • Orig.ms. ACR, AJ 389; D'A., T.D. 32, n. 389, p. 389-390.
Informations détaillées
  • 1 ACTES MEDICAUX
    1 CHAPELLE
    1 CLOCHER
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 DIPLOMATIE
    1 EXTREME ONCTION
    1 GUERISON
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 LITURGIES ORIENTALES
    1 MALADIES
    1 MAUX PRESENTS
    1 MEDECIN
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 NOMINATIONS
    1 NONCE
    1 NOTRE-DAME DE LOURDES
    1 OBLATES
    1 PELERINAGES
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 RUSE
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 BOUISSON, DOCTEUR
    2 CORRENSON, HENRI
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 LEON XIII
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    2 VANNUTELLI, SERAFINO
    2 VANNUTELLI, VINCENZO
    3 BELGIQUE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 LOURDES
    3 MONTPELLIER
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 21 novembre 1879.
  • 21 nov 1879
  • Nîmes
La lettre

Quel être abominable je suis, mon cher ami! Je ne vous ai pas encore écrit, et vous nous avez quittés le 11 octobre. Mais daignez m’écouter. J’ai eu des névralgies, qui se sont terminées par un abcès, et j’espère en être quitte pour quelque temps.

Notre affaire pour Rome(1) va très lentement et je pense [que] nous n’irons avec le P. Picard solliciter l’affaire que vers le mois d’avril, pas avant. Je n’en suis pas très fâché. Le Pape fait les choses à sa façon, et il faut ne pas montrer un empressement trop grand dans la circonstance présente. Je ne sais ce qui se passe en Belgique, mais j’ai peur que la diplomatie de Bismarck ne soit plus habile que celle de Léon XIII. Enfin, qui vivra verra. On peut souffler sur l’enthousiasme et l’éteindre, mais c’est un feu qu’on rallume difficilement.

D’autre part, il paraît qu’on voudrait ramener les rites orientaux à quelque chose de plus romain. Simeoni aurait été chargé d’un travail sur cette question. Qu’y a-t-il là-dessous? Je ne le devine pas encore. On parle de l’envoi d’un Vannutelli à Constantinople. Est-ce Vincenzo, l’ancien sous- secrétaire d’Etat? Je ne puis croire que ce soit le nonce de Belgique(2). Tâchez de m’en dire quelque chose, si vous le savez.

Evidemment nous allons aux abîmes; ce sera pour janvier et février. Mais il y a tant de prières en France! Peut-être Dieu se laissera-t-il toucher? Je viens de bénir la cloche de la chapelle des Oblates, et la chapelle elle-même sera bénite selon toute apparence pour le jour de la Compassion. Avant-hier soir, Correnson trouvait un de nos élèves désespéré; sa mère, appelée, fait pendant la nuit le voeu d’aller à Lourdes. Hier matin, l’enfant était sauvé; aujourd’hui il a pu prendre du bouillon. Il y a un mois juste, on administrait la mère d’Henry pour une hernie étranglée. Trois médecins, dont Bouisson de Montpellier, déclarent que sans opération elle mourra. Madame Correnson refuse l’opération, s’adresse à N.-D. de Lourdes et aujourd’hui est sur pied. La hernie qui sortait d’une manière affreuse est rentrée et Madame Correnson encore là.

Adieu, cher ami. Je n’ai que le temps de vous embrasser, sans même me relire.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. L'union avec les Augustins.
2. Effectivement ce ne sera pas Serafino, mais Vincenzo.