DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 230

10 dec 1879 Nîmes PICARD François aa

Il faut plus que le genre badin – Et le programme? – Le P. Vincent de Paul aurait-il sa pensée intime? – Vous nous traitez un peu lestement.

Informations générales
  • DR13_230
  • 6840
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 230
  • Orig.ms. ACR, AF 379; D'A., T.D. 26, n. 762, p. 320-321.
Informations détaillées
  • 1 ASCESE
    1 BETISE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 GRAVITE
    1 JEUX
    1 PLANS D'ACTION
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 PUBLICATIONS
    1 RIRE
    1 UNION DES COEURS
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOUVY, EDMOND
    2 CHARLEMAGNE
    2 DAGOBERT
    2 DAVID, BIBLE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 POURCEAUGNAC
    3 JARNAC
    3 NORD
    3 PARIS
    3 POITIERS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 10 décembre [18]79.
  • 10 dec 1879
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Vous avez pu voir si nous avons pris au sérieux l’idée de la Revue, mais le genre farce que l’on semble vouloir lui donner nous dégoûte assez. Reprenez le titre de Revue de l’enseignement chrétien. Tout à l’heure, en réponse à Charlemagne, P. Laurent a proposé Le roi Dagobert; P. Edmond, Dagobert ou Pourceaugnac; moi, Le roi David. Charlemagne n’est-il pas un grand pot de chambre? Nous tenons à être sérieux. Ni l’Apôtre ni Charlemagne ne le sont. Le P. Laurent fait comme moi, il désire que son article lui soit renvoyé, si le titre est absurde. Nous voulons à la Revue un autre genre qu’au Pèlerin. Non que nous excluions quelques pages gaies, au contraire. Mais devant les circonstances si graves qui se préparent, il faut plus que le genre badin. Croyez-moi, le Lutteur était un bon titre. Nous avons autre chose à faire qu’à cabrioler. Les cabrioles amusent les bons, agacent les mauvais, mais laissent peu de fruit.

Le P. V[incent] de P[aul] n’a pas répondu sur le programme. Aurait-il sa pensée intime, comme à Poitiers, où il me porta un coup de Jarnac que je n’oublie pas(1)? Je n’y comprends plus rien, mais je me tiens averti. Je suis étonné, je l’avoue, de n’avoir rien reçu que des télégrammes. Souvenez-vous que vous nous coupez bras et jambes. Alors ne parlons plus de rien. Faites le Pèlerin quotidien, puisque c’est votre aptitude, mais ne proclamez pas l’intention de publier l’organe de la Congrégation. Je ne puis permettre qu’elle tourne au plaisantin. Voulez-vous notre concours? Il est au prix d’un plus grand sérieux dans la rédaction que celle du Pèlerin, quoique je n’exclue pas le mot pour rire.

Le courrier arrive. Point de lettre(2). Vous nous traitez, chers amis, un peu lestement, quand nous sommes si bien disposés pour l’oeuvre commune. Ce n’est pas ainsi qu’on agit, quand on veut de l’union dans un but et un effort communs. Enfin, nous attendrons. Mais si nous ne vous venons pas en aide, c’est vous qui l’aurez voulu. Vous ferez l’oeuvre de Paris, mais non l’oeuvre de la Congrégation. Allons, parlez-nous de vos projets! Aujourd’hui, le P. Bailly a pu être surchargé, mais les jours précédents? Et le Père Picard pouvait lui-même donner quelques lignes. Vous profiterez de mon objurgation et vous nous écrirez.

Tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Ce coup de Jarnac de Poitiers (août 1872) reste aussi mystérieux pour nous que lorsque nous l'avons évoqué en note à la *Lettre* 4687.
2. Pourtant il subsiste une lettre du P. Bailly, datée du 9 décembre. Et c'est même dans cette lettre qu'apparaît pour la première fois, au milieu d'une série d'autres titres, celui qui prévaudra :
"Un titre qui ferait grand plaisir à nos amis du Nord à cause de leur regret de l'ancienne *Croix* c'est
*La Croix*
C'est à la fois la persécution et la victoire
C'est beau, trop beau."
Mais il ne parle pas du programme.