DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 254

2 jan 1880 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Baisse de l’esprit chrétien dans les séminaires – Ce ne sont pas les complots révolutionnaires qui m’épouvantent mais les crimes des honnêtes gens.

Informations générales
  • DR13_254
  • 6864
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 254
  • Orig.ms. ACR, AD 298; D'A. T.D. 24, n. 1351, pp. 117-118.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 ALUMNATS
    1 CLERGE SECULIER
    1 DECADENCE
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 FORMATION DES JEUNES PROFES
    1 JEUNESSE
    1 PECHE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    1 SAINTETE
    1 SAINTS
    1 SALUT DES AMES
    1 SEMINAIRES
    1 TIEDEUR
    2 GUIRAUD, MARIE-VERONIQUE
    3 FRANCE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 2 janvier 1880.
  • 2 jan 1880
  • Nîmes
La lettre

Merci, ma chère fille, de tous vos voeux. Hélas! qu’il est nécessaire que nous les fassions très saints! Mais faites que les jeunes filles profitent de leur supériorité sur les jeunes gens par l’esprit chrétien qu’elles ont et que dans les séminaires on n’a plus. Cela vient de bien des causes, mais surtout du mauvais esprit des familles. Plus de moeurs, plus de respect pour ce qui est saint, plus de délicatesse. Hier j’en causais avec le supérieur du grand séminaire qui est désolé. En l’entendant parler, je bénissais Dieu de nous avoir donné l’idée des alumnats. Souvenez-vous que là est une des plus grandes questions sociales, la formation aux vraies moeurs ecclésiastiques disparues de tant de maisons diocésaines. Croyez-moi une des plus grandes oeuvres de l’avenir, si l’avenir doit être chrétien, c’est l’oeuvre de la formation des religieux; car, du train dont je vois aller les choses, j’ose à peine compter sur le clergé séculier.

Voilà un sujet de prières à indiquer avec prudence à vos filles pour le temps qu’elles passent devant le Saint-Sacrement. Le salut de la France est dans les mains des saints du temps présent, mais il faudrait qu’il y en eût beaucoup. Et où y en a-t-il? Je vous avoue que ce ne sont pas les complots révolutionnaires qui m’épouvantent, ce sont les crimes des honnêtes gens. Le bourreau ne frappe que quand la justice lui permet de frapper.

Adieu, ma chère fille. Tournons-nous vers Dieu et vers toute la sainteté de notre vocation: là seulement est le salut.

Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E. D’ALZON.

J’entre dans vos intentions, dans ma réponse à Véronique(1). Si ce n’est pas ce que vous voulez, j’écrirai autre chose.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Lettre suivante.