DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 260

6 jan 1880 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Votre silence et celui du P. Picard – Ici on est tout feu, tout flammes – Les catholiques doivent se créer un budget.

Informations générales
  • DR13_260
  • 6869
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 260
  • Orig.ms. ACR, AH 262; D'A., T.D. 28, n. 608, pp. 188-189.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 BUDGETS
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 EDIFICE DU CULTE
    1 ENFANCE DE JESUS-CHRIST
    1 EPIPHANIE
    1 INTEMPERIES
    1 MORT
    1 PREDICATION
    1 SEPARATION DE L'EGLISE ET DE L'ETAT
    1 TESTAMENTS
    2 BAUDON, ADOLPHE
    2 BOUVY, EDMOND
    2 LASCOURS, DE
    2 LASCOURS, MADAME DE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PRIAM
    2 VIALLET, MAXIME
    3 PARIS, PONT DES INVALIDES
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 6 janvier 1880.
  • 6 jan 1880
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Que les Mages vous donnent leur étoile pour trouver l’Enfant Jésus et le moyen de le servir!

Le P. Picard ne me répond pas plus que vous. Je reçois votre lettre du 4 à l’instant même, elle eût dû arriver hier. J’ai reçu la vôtre du 31; celle-ci a été suivie, depuis la veille du 1er janvier, d’une longue lettre au P. Picard, et d’une à vous et d’une au P. Picard, où je parle de la Revue, dont vous ne dites plus un mot. Cependant, j’en parlais dans la lettre, où j’approuvais le budget de l’Eglise. Je n’ai plus rien à ajouter. Je suis surpris du silence du P. Picard. Hier soir, je lui ai adressé une lettre que vous recevrez, vous ou lui, dans 2 heures, où je demandais que l’on nous dît ce que vous et lui aviez résolu pour la Revue. Le silence obstiné, à moins de lettres perdues, nous abasourdit. Sa dernière lettre était l’avis que Baudon poussait à une revue de combat. Je ne sais pourquoi je me sens disposé à combattre. Peut-être sera-ce le javelot de Priam: telum imbecille et sine ictu. Père Edmond, Père Laurent sont tout feu et flammes; Maxime fourbit ses armes, et, peu à peu, en corrigeant quelques imperfections, il donnera de très beaux résultats.

Quant à ma lettre à l’Univers sur la nécessité pour les catholiques de se créer un budget, je vous en ai écrit très positivement (lettre perdue)(1). Je disais, du reste, que les suppressions successives des gouvernements étaient une bonne chose pour nous forcer à nous tenir prêts. M. de Lascours, qui vient de mourir, n’a parlé d’aucune bonne oeuvre dans son testament, mais il a laissé ses recommandations à sa femme qui emploie une somme très considérable en bonnes oeuvres qu’elle savait être dans l’intention de son mari. Il ne faut pas absolument renoncer à toute terre, mais il faut en diminuer le nombre très considérablement, il faut bâtir des maisons pauvres et ne rien risquer que pour les églises.

Veuillez prendre l’habitude de m’accuser réception de mes lettres, comme je vous accuse réception des vôtres. Adieu, cher ami. De grâce, que nous sachions si la Revue paraît ou ne paraît pas. C’est plus important que d’apprendre que la débâcle a emporté une arche du pont des Invalides.

Totus tibi.

E. D’ALZON.

Vous n’aurez de prône que quand je saurai ce que devient la Revue. J’en ai envoyé un avant-hier.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Ces mots entre parenthèses sont dans le texte.