DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 270

26 jan 1880 Nîmes PICARD François aa

Leçons pour le noviciat – Notre Chartreux – Baragnon est toujours plus catholique.

Informations générales
  • DR13_270
  • 6881
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 270
  • Orig.ms. ACR, FM 390; D'A., T.D. 26, n. 773, pp. 332-333.
Informations détaillées
  • 1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 EXERCICES RELIGIEUX
    1 JEUNESSE
    1 LEVER
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 SAINTS
    1 SANTE
    1 SYMPTOMES
    1 THEOLOGIE DE SAINT THOMAS D'AQUIN
    1 ULTRAMONTANISME
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BOUVY, EDMOND
    2 BRUNIAUX, ANSELME
    2 DAUDE DE LAVALETTE, HENRI
    2 DEFRANCE, THEODORE
    2 FORTIN, BERNARD
    2 GUISSARD, POLYEUCTE
    2 LEHEC, JEAN
    2 MARIN, BONAVENTURE
    2 NICETAS, JEAN
    2 ROMANET, MICHEL
    2 UGINET, VICTOR
    2 VAULCHIER, LOUIS-JOSEPH DE
    2 VIALLET, MAXIME
    3 NIMES
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 26 janvier 1880.
  • 26 jan 1880
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Laissons pour le moment la Revue, dont pourtant je m’occupe sans cesse, et parlons du noviciat. Après une série de leçons aux novices, toutes tirées de saint Thomas, je viens de conclure avec le P. Emmanuel qu’il va préparer un projet de 500 leçons environ, 250 par an, tirées de la Seconde Partie de saint Thomas. Il fera son cours de deux ans, le recommencera deux fois, total trois cours complets en six ans; après quoi, il donnera la forme définitive à son oeuvre. Nous nous arrangerons de façon à donner au cours une demi-heure, trois quarts d’heure, quelquefois mais très rarement une heure. Les commencements ont été pénibles. Nous avons quelques enfants, comme Frère Bernard(1) chez vous; mais déjà on s’aperçoit du développement acquis par cette jeunesse, et elle ne s’en tiendra pas là. Sauf le Frère Jean (Nikitas), ils ont des moyens très suffisants, et plusieurs sont très remarquables. Je ne sais si vous avez, en dehors de vous, deux professeurs comme P. Emmanuel et Père Edmond. Je ne parle pas du Fr. Maxime ni du Fr. Michel(2). J’oubliais de vous dire que, dans les questions de la Seconde Partie de saint Thomas, il y en a plusieurs qui seront laissées de côté, et d’autres qui seront développées amplement, mais nous avons un cadre et surtout les plus grands principes de la vie chrétienne et religieuse. Maintenant que je commence à devenir maître de mon sujet, j’ai des enthousiasmes qui dépassent ceux du Père Jean à propos de la théorie du Verbe.

Notre Chartreux se remet peu à peu, lentement, mais sûrement. Par exemple, il ne faut pas lui en faire trop faire. Hier, on l’a envoyé dire la messe chez les Petites-Soeurs des pauvres, il en a eu la fièvre et n’a pu se lever ce matin qu’assez tard. Mais en le laissant aller, on voit toujours un progrès dans sa santé, et le P. de Vaulchier ainsi que son supérieur général le considèrent comme un saint(3).

Baragnon vous arrivera, disposé à prendre en main l’oeuvre du Denier de Saint-Jean. Du reste, je ne sais qui l’a transformé, mais il est toujours plus pratiquant et plus catholique. Il faut lui passer quelques bribes bourgeoises de libéralisme, à quoi son beau-frère Daudé dit que Numa n’a pas de doctrine. Daudé, lui, en est pétri.

Adieu, et tout vôtre en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A Nîmes plusieurs novices sont, comme Bernard Fortin, nés en 1861, mais Bonaventure Marin est né en 1862 et Victor Uginet vient d'avoir 16 ans. - [Erratum (4 décembre 1998): Bernard Fortin est né le 11 mai 1864. Il a 4 mois de moins que V. Uginet].
2. Qui sont profès.
3. Théodore Defrance (1850-1918) est prêtre depuis 1873. Le P. Polyeucte GUISSARD lui a consacré un de ses *Portraits assomptionistes* (Paris, 1932). Le supérieur général des Chartreux est Dom Bruniaux.