DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 278

26 feb 1880 Nîmes GALABERT Victorin aa

Mgr Vannutelli – Simplicité et fermeté avec vos filles – Les dispositions de la Russie – Au noviciat.

Informations générales
  • DR13_278
  • 6891
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 278
  • Orig.ms. ACR, AJ 393; D'A., T.D. 32, n. 393, pp. 394-395.
Informations détaillées
  • 1 CONSPIRATION
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 DOUCEUR
    1 DROITS DE DIEU
    1 EXPULSION
    1 ITALIENS
    1 MALADES
    1 MORT
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 OEUVRES D'ORIENT
    1 PECHE
    1 PENITENCES
    1 PERSECUTIONS
    1 PIETE
    1 RAPPORTS DU SUPERIEUR
    1 SIMPLICITE
    1 SOUVERAIN PROFANE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 ALEXANDRE II, TSAR
    2 COUMOUL, PAUL
    2 DEFRANCE, THEODORE
    2 DUPUY, PIERRE
    2 SARRAN, VALERIE
    2 VANNUTELLI, VINCENZO
    2 VAULCHIER, LOUIS-JOSEPH DE
    3 FRANCE
    3 ROME
    3 RUSSIE
    3 VALBONNE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 26 février 1880.
  • 26 feb 1880
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je ne sais si je pourrai vous écrire un peu longuement, mais je prends la plume, dès que j’ai eu fini votre lettre du 14 février. Mgr Vannutelli ne doit pas être encore arrivé. Je vous ai envoyé copie de la lettre, par laquelle il répond à la demande que je lui fais de protéger nos oeuvres. Vous devez l’avoir reçue et vous pouvez en conclure à ses bonnes dispositions. Toutefois il ne faut pas oublier qu’il est très Italien.

La manière dont vous avez parlé à vos filles est excellente(1). Je crois que plus vous mettrez de simplicité ferme et sans phrase avec elles, mieux cela vaudra. Vous faites très bien de donner à entendre que celles qui ne voudront pas marcher n’auront qu’à partir. Il faut le dire avec beaucoup de douceur, mais le dire et le faire dire. En effet, nous touchons à un moment où peut-être les épurations seront nécessaires. La Providence nous ménage quelques bonnes vocations qui relèveront le niveau et donneront de beaux exemples de ferveur. Je ne nomme personne, mais nous avons en vue cinq ou six personnes instruites, et des âmes de choix. Il faut donc qu’on prenne le parti de marcher, si l’on veut nous rester. Quant à Soeur Valérie, ne faites pas attention à elle(2). Cela lui donnerait une inutile importance. Il vaut bien mieux qu’elle comprenne qu’on ne tient pas à ce qu’elle reste dans la Congrégation, à moins qu’elle ne se mette au pli.

Savez-vous si les derniers attentats contre le tsar ont modifié les dispositions de la Russie? Il me semble impossible que l’on ne voie pas que les catholiques seuls ne sont pas conspirateurs et qu’à la fin on n’en tienne pas compte. La France est en pleine persécution. Cela durera-t-il? Dieu seul le sait. Ah! si l’on priait! Si l’on faisait pénitence! Si l’on avait le zèle de la cause de Dieu!

Savez-vous que nous avons perdu un novice, mort à la suite d’une imprudence? Un autre, malade, est allé chez ses parents, mais nous ne le voulons plus. Peut-être en perdrons-nous un autre(3)? Il nous en est arrivé un parfait, prêtre de 29 ans, amené de la Chartreuse de Valbonne par le P. de Vaulchier, qui nous a assuré nous faire un cadeau, et je suis de son avis. Il n’avait que des voeux simples, mais une santé perdue par le maigre; le gras le ressuscite(4).

J’attends avec empressement le rapport que vous m’annoncez. Je voudrais l’avoir au commencement d’avril, époque où je me dirigerai vers Rome.

Adieu, et tout vôtre en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "J'ai insisté surtout sur ce principe que N.S. étant notre Roi, avait le droit de régner sur nos coeurs, et qu'une religieuse Oblate ne devait jamais lui refuser rien de ce qu'il lui demandait. Qu'il lui suffisait de savoir que N.S.J.C. le voulait et qu'elle n'avait pas à s'occuper si c'était bon ou non, utile ou inutile, avantageux ou nuisible" (4 février).
2. Le P. Galabert s'est plaint de son esprit de critique.
3. En dehors du Fr. Pierre décédé, et du Fr. Paul malade (v. *Lettre* 6888), aucun des novices qui avaient pris l'habit ne quitta la congrégation avant la mort du P. d'Alzon. Un seul s'en alla par la suite.
4. Théodore Defrance.