DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 282

2 mar 1880 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La construction d’une chapelle au prieuré de Nîmes – Le P. Picard doit se ménager et moi aussi – Le prieuré.

Informations générales
  • DR13_282
  • 6896
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 282
  • Orig.ms. ACR, AD 1807; D'A., T.D. 24, n. 1354, p. 121.
Informations détaillées
  • 1 ARCHITECTURE SACREE
    1 BETISE
    1 CHAPELLE
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 DOT
    1 MALADIES
    1 PREDICATION
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 REMEDES
    1 SANTE
    1 SEVERITE
    1 SYMPATHIE
    2 BESSON, LOUIS
    2 MAUVISE, MARIE DU CHRIST DE
    2 O'NEILL, GERTRUDE DE JESUS-MARIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 REVOIL, HENRI-ANTOINE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 2 mars 1880.
  • 2 mar 1880
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Qu’est devenue ma lettre à Soeur M.-Gerty(1)? Je n’en sais rien. Je lui avais répondu. Je n’avais pas entendu prononcer le nom d’aucun homme d’affaires, mais j’avais trouvé tout simple que vous en eussiez consulté un pour Soeur T[hérèse] -Aug[ustine]. Elle aura de 25.000 à 30.000 francs de son héritage, mais c’est loin de suffire pour une chapelle. Vous prendrez probablement M. Revoil pour architecte. Je tiens à ce que vous soyez prévenue d’avance que mes rapports avec lui m’empêcheront de mettre les pieds dans la construction, avant le lendemain de la bénédiction. Ceci n’a rien qui dépende de vous, mais il a fait de trop fortes absurdités pour la cathédrale, pour qu’il me soit possible de traiter une affaire avec lui(2). Hélas! c’est bien peu l’avis de tout Nîmes, et pourtant ce que je souffre à prêcher dans la chapelle actuelle est difficile à exprimer. Si je n’avais pas voulu donner une preuve publique de ma sympathie à Mère M[arie] du Christ, je n’aurais certainement pas accepté d’y parler. C’est un effet d’âge et de souffrance du coeur, mais c’est ainsi.

Je vous conjure de ne pas presser le P. Picard d’aller à Auteuil jusqu’à son rétablissement(3). Il a tenu sa promesse de ne pas sortir et il s’est rétabli, tout en faisant du bien. Je vais mieux, à condition que je prendrai les ménagements que je sais et dont on ne veut pas tenir compte. On m’a imposé du lait d’ânesse. Je l’ai subi et en suis encore souffrant, assez pour ne pouvoir pas aller peut-être à Montpellier lundi prochain, malgré ma promesse.

J’ai autre chose à vous dire qui m’échappe. Le prieuré reprend très bien. Il faut un peu de sévérité. Mère M[arie] du Christ a fort bien obtenu la rentrée le soir du jour de sortie, chose censée jadis impossible.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. C'est ainsi que nous lisons ce mot, mal écrit en fin de ligne. Les T.D. ont M.-Gertr[rude]. Nous croyons qu'il s'agit de Sr Gertrude de Jésus-Marie, alors novice, dont le P. d'Alzon utilise le prénom de jeune fille.
2. On se rappelle que le restauration de la cathédrale, décidée par Mgr Besson et confiée à Révoil, précipita la décision du P. d'Alzon de démissionner du grand vicariat.
3. Réponse de Mère M.-Eugénie: "Soyez sûr que je ne presse jamais le P. Picard de venir. Avant-hier il faisait très doux, il est venu et retourné en voiture. En voilà pour longtemps" (5 mars).