DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 311

30 apr 1880 Nîmes GALABERT Victorin aa

Joie d’apprendre que vous pouvez célébrer – Le Fr. Jean – Attitude unanime des congrégations – Le P. Pierre vous viendra – Décès – Chez les Oblates.

Informations générales
  • DR13_311
  • 6934
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 311
  • Orig.ms. ACR, AJ 399; D'A., T.D. 32, n. 399, pp. 399-400.
Informations détaillées
  • 1 ASSOCIATION
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 EVEQUE
    1 GOUVERNEMENT
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 JOIE
    1 JUSTICE
    1 LEGISLATION
    1 MALADES
    1 MALADIES
    1 MOBILIER
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 PARLEMENT
    1 PRISE DE VOILE
    1 REPUBLICAINS
    1 RITE SLAVE
    1 SPOLIATEURS
    1 SUPERIEUR GENERAL
    2 ARNAL DU CUREL, MADAME
    2 BRUN, HENRI
    2 CZACKI, VLADIMIR
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DUFAURE, JULES-ARMAND
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 LASCOURS, MADAME DE
    2 LAVIGERIE, CHARLES
    2 LEON XIII
    2 MARCHASSON, YVES
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 MERIGNARGUES, JULES DE
    2 NICETAS, JEAN
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 RAMPOLLA DEL TINDARO, MARIANO
    2 ROUX, MADAME DE
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 30 avril 1880.
  • 30 apr 1880
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Ce m’a été une immense joie de voir votre écriture et d’apprendre par vous-même que vous pouvez dire la messe. Je m’occupe de vous envoyer le Fr. Jean Nikita, mais Mgr Rampolla le voudrait à son rite originaire. Nous verrons ce qu’il y a de mieux à faire, quand le P. Picard passera ici, à son retour de Rome.

Les Congrégations religieuses sont unanimes à repousser de se soumettre à demander quoi que ce soit. Une séance de tous les supérieurs généraux ou de leurs représentants a constaté l’unanimité; c’est fort heureux. Tous les évêques ont parlé; le Pape dans une audience privée donnée au P. Picard, a dit qu’il parlerait à son tour(1). Nous attendons une consultation d’avocats, surtout républicains. Au Sénat M. Dufaure présentera une loi sur les Associations qui probablement suspendra l’effet des décrets, avant même qu’elle ne soit mise en discussion(2). Les Jésuites font expertiser d’office leurs mobiliers, afin que, si on les pille, ils se fassent rembourser.

Je vais préparer le P. Pierre pour vous venir, mais ce ne peut être de quelque temps à cause du Vigan, où je n’ai personne à mettre, le P. Brun étant beaucoup mieux ici. Dites aux Soeurs du Vigan que, dans la nuit du dimanche 25 à lundi, Madame Arnal est morte d’une attaque; à Soeur Jeanne que Madame de Roux est morte. Sans la maladie grave des enfants de son frère, Mademoiselle de Mérignargues aurait pris aujourd’hui l’habit chez les Oblates. Madame de Lascours y sera avant six semaines, elle est arrêtée par le règlement de ses affaires.

Adieu, cher ami. Dites au P. Ivan et à Soeur Jeanne que je suis un peu souffrant, ce qui m’empêche de leur écrire. Bien vôtre en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon va, nous semble-t-il, un peu au-delà de ce que le P. Picard lui a rapporté (*Lettre* 6928, n.1).
2.Le même statut légal serait reconnu à toutes les associations, qu'elles soient laïques ou religieuses. Mais ces associations devraient faire connaître leur but, leurs statuts et le nom de leurs membres. "Une loi qui, en assimilant, il est vrai, un peu les supérieurs de communauté aux chefs d'hôtellerie, leur donnerait le droit de continuer le bien" (La *Croix*, juillet, p. 256). Cependant certains catholiques voient dans ce projet un moyen honorable pour les deux parties de sortir de la situation créée par les décrets. Aussi l'archevêque d'Alger a-t-il exprimé à l'avance à Dufaure la reconnaissance du Pape et de l'épiscopat si grâce à son projet il parvenait à offrir "au Gouvernement un moyen pratique de réparer ce qui est encore réparable dans la triste affaire des décrets du 29 mars" (lettre du 10 juin de Lavigerie au nonce, citée par MARCHASSON, o.c., p. 372).