DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 314

5 may 1880 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Des prières, des prières, des prières! – Pour la *Croix* – Un secrétaire de rédaction – Une question pour les jurisconsultes.

Informations générales
  • DR13_314
  • 6937
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 314
  • Orig.ms. ACR, AH 285; D'A., T.D. 28, n. 630, p. 203.
Informations détaillées
  • 1 ACADEMIE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONCILE DE TRENTE
    1 CONSCIENCE MORALE
    1 CONSEIL SUPERIEUR DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
    1 CRITIQUES
    1 GOUVERNEMENT
    1 LEGISLATION
    1 LIVRES
    1 MAISONS D'EDUCATION CHRETIENNE
    1 MAITRES
    1 MAUX PRESENTS
    1 NIHILISME
    1 PARENTS D'ELEVES
    1 PUBLICATIONS
    1 VETEMENT
    1 VIE DE PRIERE
    2 BETHLEEM, LOUIS
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 GOUBIER, LOUIS-GUSTAVE
    2 LAMOTHE, BESSOT DE
    2 METTERNICH, KLEMENS DE
    2 TASTEVIN, ALFRED
    2 TASTEVIN, GUSTAVE
    3 ALES
    3 RUSSIE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 5 mai 1880.
  • 5 may 1880
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Des prières, des prières, des prières(1)! Vous aurez à peu près 25 à 30 francs pour payer ce que vous nous avez envoyé. Ce sera chèrement payé. Pourriez-vous procurer les Mémoires de M. de Metternich à faire examiner? Vous aurez 9 colonnes à peu près sur l’article intitulé: Conscience et légalité; puis, si la Croix a paru, vous aurez un article intitulé: La crise continue; puis l’article sur la Russie. Ah! quand paraîtrez-vous régulièrement? Si vous avez de la copie de reste, dites-le. Vous pourriez vous faire donner sur les nihilistes des gravures tirées du roman de Lamothe sur le sujet(2). Vous pourriez les payer avec un éloge du roman.

Pour un secrétaire de rédaction, je ne crois Tastevin(3) ni chrétien, ni capable, ni mûr pour l’oeuvre. Je vous propose Gustave Goubier, qui est capable, redevient chrétien et s’est mûri considérablement. Votre influence peut en faire un chrétien parfait. Quand il vint à l’Assomption, il y eut tolle général chez les parents; il était trop jeune pour professer. A présent qu’il a donné à entendre que sa santé le forcerait à quitter le professorat, il y a tolle, parce que nous nous privons d’un homme aussi distingué(4).

Question à proposer aux jurisconsultes: N’est-il pas à craindre que le gouvernement, pour fermer certains établissements d’éducation, ne s’adresse au Conseil académique et que, quelle que soit la décision de ce Conseil, on ne remonte au Conseil supérieur? Veuillez examiner les conséquences. A demain trois autres pages, et puis trois autres encore, jusqu’à ce que vous ayez votre compte. Et puis La crise continue.

J’entends des dames très saintes et très intelligentes crier contre la Mode à l’Eglise, d’autres contre ce qui est dit du concile de Trente. C’est un peu leste(5).

Totus tibi.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 6925 et n.4.
2. Pierre-Alexandre Bessot de Lamothe, professeur à l'Assomption dans les débuts du collège, et romancier d'une grande fécondité. Courte notice dans *Maison de l'Assomption*, 4e année, n°4 (octobre 1937). L'abbé Bethléem dans ses *Romans à lire et romans à proscrire* (éd. de 1908), cite de lui une vingtaine de titres, mais nous n'avons pas deviné lequel mettait en scène des nihilistes.
3. Un Gustave Tastevin achève ses études au collège, mais est-ce de lui qu'il s'agit? C'est le P. Alexis qui, d'Alais, fournira des renseignements (*Lettres* 6942 et 6946).
4. G. Goubier est professeur au collège depuis 1874. Pendant deux ans il a été titulaire de Quatrième. Depuis il est en Seconde.
5. Pauvre P. Germer, auteur de cet article dans le premier numéro de la *Croix*! Il est pourtant très bien écrit son article, et il ne manque pas d'esprit. Et la thèse qu'il défend n'a rien de pendable... Comparant le vêtement et le chant liturgiques du passé à ceux de son temps, il oppose la simplicité et la grandeur des premiers à la petitesse tapageuse des seconds et il en rend en partie responsable le Concile de Trente. Cependant il y a gros à parier que les dames "saintes et intelligentes" ont été surtout vexées par deux dessins montrant face à face, dans leurs plus beaux atours, une dame du grand siècle et une autre de 1880. Sans doute se sont-elles reconnues dans la seconde, et ce n'est pas elle qui est avantagée...