DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 315

7 may 1880 Nîmes GALABERT Victorin aa

Ne forcez pas votre vue – M. Fournier – On vous cherche de l’aide – Des reproches à adresser *de ma part* – Agissez par les autres – Chez les Oblates – Nouvelles de Rome – Que Dieu nous donne du courage!

Informations générales
  • DR13_315
  • 6939
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 315
  • Orig.ms. ACR, AJ 400; D'A., T.D. 32, n. 400, pp. 400-401.
Informations détaillées
  • 1 ASSOCIATION
    1 CALICE
    1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
    1 CRITIQUES
    1 DEPASSEMENT DE SOI
    1 DIPLOMATIE
    1 ENERGIE
    1 EXPULSION
    1 FAIBLESSES
    1 FORMATION DES JEUNES PROFES
    1 GOUVERNEMENT DES RELIGIEUX
    1 JOIE
    1 LEGISLATION
    1 MALADES
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOMINATIONS
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 PARENTS D'ELEVES
    1 PREDICATION
    1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
    1 PURIFICATION
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    1 SENS
    1 SEVERITE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SPOLIATEURS
    1 SUFFISANCE
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 CUSSE, LEON
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DUFAURE, JULES-ARMAND
    2 FOURNIER, HUGUES
    2 FREYCINET, CHARLES-LOUIS DE
    2 LASCOURS, MADAME DE
    2 LEON XIII
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 NICETAS, JEAN
    2 NOVIER, MARIE-JOSEPH
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 VANNUTELLI, VINCENZO
    3 ANDRINOPLE
    3 BORDEAUX
    3 CONSTANTINOPLE
    3 LYON
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 RUSSIE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 7 mai 1880.
  • 7 may 1880
  • Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

J’ai reçu avec joie la lettre que vous avez dictée au P. Ivan. Si j’ai un conseil à vous donner, c’est celui de ne pas forcer votre vue. Contentez-vous de savoir que vous la recouvrerez avec le temps; c’est beaucoup.

Il paraît que décidément M. Fournier retourne à Constantinople; c’est fort heureux pour nous. Vous feriez bien, si votre santé vous le permet, en allant voir Mgr Vannutelli, de voir M. Fournier et de lui recommander de parler pour nous et pour les Oblates à M. de Freycinet. Les révolutionnaires sont résolus à aller jusqu’au bout, et, dans ce cas, nous serons chassés; mais quelque obstacle ne surgira-t-il pas? C’est bien possible. Ainsi l’on parle d’un projet de loi sur les associations que présenterait M. Dufaure et qui suspendrait du coup, au moins pour un temps, l’effet des décrets(1).

On fait d’actives démarches pour vous envoyer le Fr. Jean; dans 15 mois, si Dieu le veut, vous aurez le P. Pierre. Malheureusement, un novice, qui rêvait des Missions depuis plus d’un an se trouve en ce moment gravement malade à Paris, mais nous en avons d’autres évidemment.

Vous avez admirablement raison de faire pour le calice, comme vous avez fait. Je vous prie d’adresser de ma part au Fr. Léon les plus graves reproches(2). Où est l’obéissance? Où est le désintéressement auprès des parents? Il est bon que l’on sache votre énergie, et vous voyez la nécessité d’être ferme. Vous savez bien que je ne vous reprocherai jamais d’être trop sévère. Le temps vient pour vous de suspendre vos travaux personnels, vous devez agir par les autres. Peut-être plus tard pourrez-vous faire beaucoup par vous-même? Encore pour quelques mois, peut-être quelques années, ce serait très imprudent. Priez, souffrez, gouvernez et suspendez beaucoup de vos études, de vos prédications; vous avez à former trois jeunes prêtres, bientôt le Fr. Jean, et puis d’autres. C’est beaucoup pour la situation où Dieu vous met.

Je vous ai parlé de l’entrée de Mademoiselle de Mérignargues et de Madame de Lascours chez les Oblates, c’est une bonne chose pour l’oeuvre. Madame de Lascours nous vient surtout pour aller en Russie; Mademoiselle de Mérignargues est toute disposée à aller à Andrinople. A la garde de Dieu!

Le P. Picard revient de Rome, tout heureux des bontés du Saint-Père. Aux Evêques et Réguliers, l’union a été admise, acceptée dans le Congresso; reste la congrégation générale. On ne fait pas de doute qu’elle n’accepte(3).

Adieu, cher ami. Priez pour que Dieu nous traite selon notre faiblesse et nous donne du courage, s’il veut des victimes. Il y en aura peut-être à Paris, à Lyon, à Marseille, à Toulouse et à Bordeaux; je ne redoute pas beaucoup les événements de Nîmes.

Totus tibi.

E. D’ALZON.

Mille choses au P. Ivan, votre secrétaire.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Fournier (1821-1898) est ambassadeur à Constantinople, Freycinet (1828-1924) ministre des Affaires étrangères, est président du Conseil depuis la fin de 1879. Dufaure, ancien président du Conseil(1798-1892), est sénateur inamovible.
2. A l'initiative du Fr. Léon mais à l'insu du P. Galabert, les élèves d'Andrinople ont fait l'acquisition d'un calice pour l'offrir à leur supérieur, le P. Athanase. L'ayant appris, le P. Galabert s'est fait remettre le vase sacré. "Combien vos observations sur ma trop grande bonté étaient justes!" (Galabert, 28 avril).
3. "Le *Congresso* n'a pas vu d'obstacle à la réunion et le summiste est en train de faire la relation qui sera présentée à la Congrégation générale" (Picard, 3 mai). Cependant le P. d'Alzon se trompe sur l'avis que donnera cette dernière (v. *Lettre* 6984).