DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 327

25 may 1880 Nîmes GALABERT Victorin aa

Une nouvelle période de votre vie – Le pope Nikita – Fermeté et bienveillance – Charité et prudence dans vos relations avec les Polonais – Je prévois une crise très dure puis le triomphe de l’Eglise.

Informations générales
  • DR13_327
  • 6955
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 327
  • Orig.ms. ACR, AJ 402; D'A., T.D. 32, n. 402, pp. 402-404.
Informations détaillées
  • 1 BONTE
    1 CALICE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CONFESSEUR
    1 CRITIQUES
    1 ECOLES ASSOMPTIONNISTES D'ORIENT
    1 ENFANTS DES ECOLES
    1 FATIGUE
    1 GOUVERNEMENT DES RELIGIEUX
    1 GUERISON
    1 INFIRMIER
    1 JOIE
    1 MAUX PRESENTS
    1 MEDECIN
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 POLONAIS
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 PRUDENCE
    1 SEVERITE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SUPERIEUR
    1 TRANSPORTS
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BRZESKA, THOMAS
    2 CUSSE, LEON
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 IZVOROV, NIL
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 NICETAS, JEAN
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 SEMENENKO, PIERRE
    3 ANDRINOPLE
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 SOUADJAK
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 25 mai 1880.
  • 25 may 1880
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je ne puis vous dire à quel point j’ai été heureux de recevoir votre lettre, de quatre pages(1). C’est une preuve que vous pouvez écrire un peu plus facilement, mais ne vous fatiguez pas. Vous entrez dans une nouvelle période de votre vie. Dieu vous oblige à moins faire par vous-même et à faire plus par les autres. Vous devez donner davantage à la prière, à la direction des religieux, non des religieuses qui savent toujours en prendre assez avec un homme comme vous, réfléchir beaucoup, vous attirer la confiance des gens et faire du bien aux enfants, afin de les sanctifier. Voilà votre mission.

Je ne songerai à vous envoyer le Fr. Jean que quand vous me le demanderez; c’était un excellent infirmier et il vous eût soigné à merveille. Je vous réserve le P. Pierre pour plus tard, mais pour le quart d’heure il est indispensable à Nîmes. Paris garde son monde avec une âpreté que je trouve peu charitable. Nous avons donné d’ici partout. Nous avons besoin de nous recueillir pendant quelque temps.

Que Dieu soit béni de la tournure que prend l’affaire du pope Nikita(2)! Je comprends que la présence de son fils pût avoir des inconvénients. Du reste est-ce vous, est-ce le P. Athanase, ou P. Ivan, ou Soeur Jeanne qui m’ont parlé du Fr. Jean? Il est sûr que son nom m’est arrivé d’Andrinople.

J’ai écrit au P. Athanase une lettre, dont il ne se vantera pas. Tout en faisant retomber les torts sur le Fr. Léon, je lui ai fait une leçon soignée(3). Il serait disposé à en prendre par trop à l’aise, et je lui ai fait comprendre qu’entre vous et lui il y avait une différence sensible. Maintenant voyez la nécessité d’être ferme tout en étant bienveillant. Veillez surtout au collège et à l’alumnat; soyez bon pour tous et priez beaucoup pour obtenir de bonnes vocations. Ah! que c’est important! Le P. Pierre sera un excellent confesseur de religieuses, mais il faut qu’il soit à Andrinople et il n’y est pas encore. Je crois que si l’on pouvait vous fournir une voiture, une course à Soudjak vous ferait du bien. Consultez le médecin.

Ne disons rien des Polonais(4). Je suppose qu’à moins d’un supérieur plus capable que le P. Thomas, ils se coulent très considérablement. J’ai connu le P. Semenenko et je doute très fort de sa capacité pour le gouvernement. Le meilleur est de s’occuper d’eux le moins possible, excepté pour les services que la charité réclame. La prudence veut, je crois, que nous nous en tenions loin.

Je ne vous parle pas des affaires de France qui s’embrouillent tous les jours un peu plus. J’ai foi à une crise très dure, mais d’autant plus rapide qu’elle sera plus sanglante. Après cela, j’espère un triomphe de l’Eglise.

Adieu, cher ami. Qu’il me tarde de vous savoir bientôt rétabli, mais ne songez plus à passer des nuits; priez, agissez, mais n’étudiez plus ou presque plus.

Tout vôtre en N.-S.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Quatre pages du 15 mai, d'une écriture hésitante et ornées de nombreux pâtés.
2. Auquel Rome semble de plus en plus favorable (affaire des monastères, malveillance de Mgr Nil).
3. Affaire du calice (v. *Lettre* 6939, n.2).
4. Les Résurrectionistes.