DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 328

25 may 1880|28 may 1880 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Au prieuré – Que sera la persécution? – La tactique des légitimistes purs aurait-elle changé? – Le collège – La confirmation au prieuré.

Informations générales
  • DR13_328
  • 6956
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 328
  • Orig.ms. ACR, AD 1809; D'A., T.D. 24, n. 1356, pp. 123-125.
Informations détaillées
  • 1 ANTIPATHIES
    1 ASSOCIATIONS OEUVRES
    1 BETISE
    1 CHAPELLE
    1 CLERGE NIMOIS
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONFIRMATION
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES
    1 CRITIQUES
    1 FATIGUE
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 MODERES
    1 OBLATES
    1 PERSECUTIONS
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PROCESSIONS
    1 REGULARITE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RELIGIEUX
    1 ROYALISTES
    1 SYMPTOMES
    2 BESSON, LOUIS
    2 BOURDET, MARIE-FRANCOISE
    2 CHARETTE, ATHANASE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 25 mai 1880.
  • 25 may 1880|28 may 1880
  • Nîmes
La lettre

Avant de vous répondre, ma chère fille, j’ai voulu vous dire que j’avais été faire faire la première communion à vos enfants du prieuré. Cette cérémonie a eu lieu hier; seulement l’étroitesse du local m’a si fort suffoqué que j’ai été incapable de quoi que ce soit une partie de la journée. Mais cela se corrigera quand vous aurez une nouvelle chapelle, si je suis de ce monde après sa bénédiction. Le prieuré se remonte, et il me semble que vous avez la un beau noyau. Seulement si vous y avez des religieuses régulières, il y en a quelques-unes bien sottes, comme Soeur Marie-Françoise.

Ici, on ne semble pas craindre beaucoup pour les Congrégations religieuses de femmes. Quant à nous, je me demande ce qu’on pourra nous faire. A Nîmes, toucher aux religieux sera chose grave. Du reste, la franc-maçonnerie commence à s’agiter. Je doute qu’un peu de persécution nous soit évitée, mais à moins d’une conflagration universelle ce ne sera pas grand’chose ici.

Je voudrais vous demander un renseignement difficile à se procurer. Y aurait-il, comme je le suppose, un changement de tactique chez les légitimistes purs, qui croient nécessaire de devenir plus modérés et d’insister davantage sur le terrain catholique(1)? J’ai de forts indices du fait, mais je n’en ai pas la certitude et je voudrais savoir ce qui est. Si mon observation est juste, je commencerais à espérer beaucoup. Mais hélas!

On m’assure que le collège devient ici de plus en plus populaire. Ce serait heureux, après toutes les vicissitudes dont il a été la victime et les antipathies dont il a été l’objet.

28 mai.

Pour avoir voulu parler de la confirmation du prieuré, j’ai laissé ma lettre inachevée. Tout s’est bien passé, ainsi qu’à la procession d’hier où je n’étais pourtant pas. J’étais trop fatigué de la confirmation donnée chez les Oblates. On a dû vous écrire qu’au prieuré Monseigneur avait demandé publiquement, et pour la troisième fois, a-t-il dit, que l’on bâtit au plus tôt une chapelle. Je vous laisse pour travailler à la Croix. Le vertige du P. Picard m’inquiète bien plus que ses autres maux. Est-ce parce que je sais un peu plus par expérience ce que c’est(2)?

Bien vôtre en Notre-Seigneur

E.D’ALZON.

Vous a-t-on dit qu’à la procession du prieuré les prêtres étaient plus nombreux que jamais? Preuve que les préventions se réduisent à très peu.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. "...je serais portée à répondre oui, mais il faut reconnaître que je connais plutôt des légitimistes très catholiques que d'autres. Charette que j'ai vu ces jours-ci dit que les légitimistes ne peuvent quelque chose qu'en étant en tout bon catholiques, mais il en veut aux catholiques qui croient pouvoir quelque chose sans être légitimistes" (1er juin).
2. L'expérience de mai 1854 et des mois, et même des années, qui ont suivi.