DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 355

23 jul 1880 Nîmes PICARD François aa

Veillez donc à votre santé – Les affaires politiques nîmoises – La mort du jeune Galabert – Le P. Laurent – Les chaleurs – Varia.

Informations générales
  • DR13_355
  • 6990
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 355
  • Orig.ms. ACR, AF 408; D'A., T.D. 26, n. 791, pp. 343-344.
Informations détaillées
  • 1 ARMEE
    1 ASSISTANCE A LA MESSE
    1 BETISE
    1 CAPRICE
    1 CELLULE
    1 COLERE
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 ERREUR
    1 GUERISON
    1 INTEMPERIES
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PELERINAGES
    1 PEUPLE
    1 POLITIQUE
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    1 ROYALISTES
    1 SAINTE VIERGE
    1 SANTE
    1 SUFFISANCE
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VIEILLESSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BESSON, LOUIS
    2 CLASTRON, JULES
    2 GALABERT, CHARLES
    2 GALABERT, FREDERIC
    2 GALABERT, PAUL
    2 GOUBIER, LOUIS-GUSTAVE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LOMBARD, MATTHIEU
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROMANET, MICHEL
    3 CAUTERETS
    3 LOURDES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-CHARLES
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 23 juillet 1880.
  • 23 jul 1880
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Si vous croyez que je suis content de vous voir aller à Lourdes pour y prendre une congestion cérébrale, vous vous trompez. Je vous laisse y aller cette fois, mais je vous préviens que, si la Sainte Vierge ne vous rend pas la santé, je ne vous laisse plus y aller jusqu’à ce que vous soyez guéri. Vous entrez dans une maladie, comme celle qui m’a pris il y a vingt-six ans, et vous savez que c’est long. Vous me donnez des impatiences, tiraillé que je suis entre le désir de vous voir faire du bien et les fureurs que vos imprudences me causent.

Fr. Mathieu et Fr. Michel vous écriront pour savoir combien vous voulez de novices(1), mais vous savez que nous n’avons pas le sou. Nous nous tenons en dehors des affaires politiques. Je crois que les artilleurs ont tort et les bourgadiers(2) raison, mais il y a une coterie de royalistes révolutionnaires qui sont censés mener la ville et qui perdraient le pays, s’ils avaient longtemps le pouvoir. La mort du jeune Galabert est une grande leçon pour ses camarades. Dieu veuille qu’ils en aient profité! Son frère a moins de moyens que l’aîné(3). Quant au père, il a tant fait de bêtises que je vous engage à surveiller ce qu’il fait et qui doit n’être pas grand’chose. Le bon Père Laurent vieillit beaucoup; il devient fantasque, brusque, presque grossier, n’écoutant que sa tête et sa fantaisie. Je le redoute pour les novices qui vont bien.

Adieu, cher ami. Totus tibi.

E. D’ALZON.

Goubier part demain pour Paris. Si vous avez une chambre, hébergez-le; c’est un garçon de grand avenir et qu’il faut nous gagner. Il entendra la messe chez vous, après-demain dimanche. Dites au P. Bailly qu’il me sera impossible de travailler de quelques jours; les extrêmes chaleurs m’ont rendu mes névralgies, mais j’espère que ce sera court. L’évêque de Nîmes est toujours à Cauterets. Nous avons la distribution des prix le 29, sans cérémonie. Le journal de Baragnon fait des progrès. Dans les quinze derniers jours, son tirage a augmenté de 2.500.

Adieu encore une fois.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Pour préparer à Paris le pèlerinage de Lourdes et l'accompagner.
2. Définition donnée par J. Clastron : "nom donné à une partie des paroissiens de Saint-Charles qui habitent le quartier où la religion et la fidélité politique sont le plus en l'honneur" (*Plantier*, II, p. 229 n.)
3. Paul Galabert a moins de moyens que Frédéric qui vient de mourir.