DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 362

27 jul 1880 Nîmes, GALABERT Victorin aa

La mort de votre neveu – Le départ des Soeurs – Le P. Pierre pourrait vous venir bientôt – Soignez-vous – La Révolution en France.

Informations générales
  • DR13_362
  • 6995
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 362
  • Orig.ms. ACR, AJ 407; D'A., T.D. 32, n. 407, pp. 407-408.
Informations détaillées
  • 1 DIPLOMATIE
    1 ENERGIE
    1 INTEMPERIES
    1 JOIE
    1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
    1 MALADIES
    1 MECHANTS
    1 MENSONGE
    1 MORT
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 PENSIONNATS
    1 PROVIDENCE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SANTE
    1 SEVERITE
    1 SOINS AUX MALADES
    1 TRAVAIL
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VIEILLESSE
    1 VIOLENCE
    2 BONNAL, AVOUE
    2 COMPAND, ALEXANDRINE
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DURAND, MADELEINE
    2 DURAND, MARIE DE L'ANNONCIATION
    2 EVRARD, MARIE-LOUIS DE GONZAGUE
    2 GALABERT, FREDERIC
    2 MASSIP, MARIE-SALOME
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PEYRE, PAULINE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VERNAZZA, MARIE-HENRIETTE
    2 XOPOS, MARIE-JOSEPHINE
    3 FRANCE
    3 LOZERE, DEPARTEMENT
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 27 juillet 1880.
  • 27 jul 1880
  • Nîmes,
La lettre

Cher ami,

Je suis tout heureux d’apprendre que vous allez mieux; soignez-vous, agissez beaucoup sans vous fatiguer. Le moment de ne plus étudier a sonné pour vous, au moins pour quelques années. Le Pèlerin(1) vous aura donné les derniers détails sur la mort de votre neveu. Il paraît que c’est bien une congestion cérébrale foudroyante qui l’a emporté.

Le départ sans argent des Soeurs a été une de mes grandes préoccupations; elles sont parties, sans que je les aie pu voir. Un avoué, M. Bonnal, fit le beau coup de les expédier à une heure du matin. Il paraît que le P. Hippolyte avait promis aux deux soeurs Durand qu’elles ne partiraient jamais. On ne savait qu’en faire, et maintenant que c’est fini, j’espère que tout tournera pour le mieux. Au fond, je suis un peu de votre avis, mais il y a un grand avantage; c’est qu’on voit que tout le monde y passe. Vous n’avez pas que des vieilles. Soeur Salomé est très forte, et, si on la tient ferme, elle peut faire beaucoup d’ouvrage. Vous avez une tourière de la Lozère assez sale et menteuse, mais forte comme un taureau, Soeur Marie(2) de Gonzague. Et la plus habile ouvrière pour la couture fine, Soeur M.-Henriette, vous va. Soeur Pauline peut encore travailler. Les deux Durand sont, il est vrai, patraques, mais on a pensé à la joie de Soeur Alexandrine. J’oublie la huitième, Soeur Joséphine, très bonne lessiveuse. Donc sur huit cinq excellentes et une très passable. Maintenant, à vrai dire, le premier envoi sera de quatre ou cinq Soeurs capables de former un pensionnat sérieux. Cela aura lieu peut-être plus tôt que vous ne le pensez. Les Soeurs du pensionnat actuel, que je ne crois pas très capables, pourront être employées ailleurs.

Il est possible que je vous envoie le P. Pierre plus tôt que je ne le pense; c’est une affaire qui dépend des événements. Je suis bien heureux de vous savoir dans les excellentes dispositions que vous me témoignez, Dieu vous en récompensera. Seulement ne tentez pas la Providence et soignez-vous en conscience; on tient à vous.

En France, la révolution se précipite et pourra devenir un moment très violente. On la lâche contre l’Eglise, mais je pense que les divers degrés de ces misérables se tourneront bientôt les uns contre les autres. Nous avons d’atroces chaleurs. On espère qu’un orage les diminuera; l’orage ne vient pas. Profitez du bon vouloir de la diplomatie et faites-vous donner le plus d’argent possible. Adieu, cher ami, et bien tendrement à vous.

E. D’ALZON.

Je ne parle pas du pope Stéphane; cela finira, mais quelle lenteur!

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Dans son n°186 du 24 juillet, p.1304.
2. Lire *Louis* ou *Marie-Louis* de Gonzague (v. *Lettre* 6971 n.).