DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 374

15 aug 1880 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Une vocation de religieuse.

Informations générales
  • DR13_374
  • 7013
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 374
  • Orig.ms. ACR, AD 1815; D'A., T.D. 24, n. 1362, pp. 130-131.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 BUT DE LA VIE
    1 CEINTURE AUGUSTINIENNE
    1 CHOIX
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 CULPABILITE
    1 DISCIPLINE INSTRUMENT
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 FATIGUE
    1 HANDICAPS
    1 INTEMPERIES
    1 MAITRESSES
    1 MARIAGE
    1 PECHE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SAINTE COMMUNION
    1 TRANSPORTS
    1 VENERATION DE RELIQUES
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
    2 ROUVIERE, DENYSE
    2 ROUVIERE, MADAME
    3 TOULON
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 15 août 1880.
  • 15 aug 1880
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Un mot seulement. Je sors du prieuré, où je suis allé souhaiter la fête à vos filles. En sortant, Soeur Thérèse m’a arrêté pour me parler de Denyse Rouvière, qui désirait me voir et n’osait pas. Comme j’étais venu en voiture à cause de mon épuisement, je lui ai dit de me l’envoyer. Elle a rompu avec son bénédictin; elle est convertie, m’a-t-elle assuré, depuis un an. La vocation ne l’a pas quittée. Elle est bourrelée de remords; je l’ai engagée à se relever et à prendre la vie d’une religieuse. Elle avait communié au prieuré. Je lui ai donné une relique de saint Augustin, longtemps plus pécheur qu’elle, une discipline et la ceinture de saint Augustin. Elle part demain pour Toulon, où elle est institutrice. Elle ne sait si vous consentirez à la recevoir; sa mère ne s’y opposera plus.

La voulez-vous? Je suis entré dans quelques questions sur ses fautes. Au fond, elle est moins coupable que ses lettres ne le faisaient supposer; il n’y a jamais eu le mal complet. Evidemment, ce ne serait pas tout de suite qu’elle viendrait, mais je suis bien aise de savoir ce que vous en pensez pour agir en conséquence. C’est une nature très faible, délicate, aimante. Elle ne veut pas se marier, ne songe qu’à la vie religieuse, qui, selon moi, est sa seule protection. Au fond, elle n’a que dix-neuf ans; elle a son brevet. Vous savez le reste. Je vous demande votre avis, non pour sur le champ mais pour l’avenir. Je lui ai donné de l’espoir, mais non une certitude. Si vous ne la voulez pas, veuillez m’en dire un mot.

La chaleur est atroce. J’ai une infirmité; je perds mes papiers et ne les retrouve plus.

Bien vite tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum