DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 383

29 aug 1880 Nîmes MALBOSC_MADAME

Priez pour ma bonne mort – Joseph – Puisque le pape le demandait, j’ai signé – Varia.

Informations générales
  • DR13_383
  • 7023
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 383
  • Orig.ms. ACR, AM 237; D'A., T.D. 37, n. 11, p. 218.
Informations détaillées
  • 1 AUTORITE PAPALE
    1 BUT DE LA VIE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 COLERE
    1 ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 MALADIES
    1 MONARCHIE
    1 MORT
    1 PAPE
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RESPONSABILITE
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SUPERIEUR GENERAL
    1 SUPERIEURS MAJEURS
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOISSON, JULES DE
    2 BOISSON, MADAME ADOLPHE DE
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 HENRI IV, ROI
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LEON XIII
    2 LOUIS XVI
    2 MALBOSC, JOSEPH DE
    2 MEROPE
    2 PHILIPPE LE BEL
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SIBYLE
    2 VARIN D'AINVELLE, AMEDEE
    2 VARIN d'AINVELLE, CECILE
    2 VARIN D'AINVELLE, JEAN-BAPTISTE
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME AMEDEE
    3 FRANCE
    3 PARIS
    3 SERVAS
  • A MADAME PAULIN DE MALBOSC
  • MALBOSC_MADAME
  • Nîmes, 29 août 1880.
  • 29 aug 1880
  • Nîmes
La lettre

Ma chère cousine,

Demain j’ai soixante-dix ans, vous prierez, pour ma bonne mort. Joseph, hélas! n’a eu que ce qu’il a voulu. Les compositions écrites étaient bonnes; à l’examen oral, il n’a dit quelque chose que sur Mérope. Qu’était Philippe le Bel? Silence. -Henry IV? Silence. -Louis XVI? Un roi de France. La veille, le P. Laurent lui avait fait subir un examen, dont il s’était bien tiré, mais tous ses camarades savaient qu’il serait refusé par son obstination à ne rien préparer, et, à vrai dire, ceci me préoccupe plus que son échec, à cause de son avenir. Je crois nécessaire de le briser.

On ne reste pas quinze jours en retraite sans maux de tête; j’en ai un soigné. Quant à votre Sibyle, ou c’est une farce ou c’est diabolique; je la crois endiablée.

En ce moment, je suis dans une très grande préoccupation. Le Pape a envoyé aux supérieurs de Congrégations une déclaration à signer. J’ai signé, sur le vu d’une lettre du cardinal Guibert parlant de la plus haute autorité, mais à Paris, tous les supérieurs sont furieux(1). On a envoyé la Déclaration en province, avant de parler à ceux de Paris. Est-ce parce qu’ils n’ont pas été les premiers avertis qu’ils sont dans cette fureur? Je dis: « Quoi qu’il en soit, du moment qu’on sait que le Pape veut qu’on signe, il n’y a qu’à se soumettre, que l’on commence par un côté ou par un autre. » On y trouve un abaissement. Peu importe! Au Pape la responsabilité de ce qu’il demande, à nous l’obéissance(2). Et je dors sur mes deux oreilles.

Je vous prie de demander à Mlle Cécile la permission de ne pas lui répondre. Je n’ai reçu la communication de la mort de M. de Boisson que pendant ma retraite; je vais écrire à Mme de Boisson. Je voudrais bien aller à Servas pendant que vous y êtes, mais les préoccupations des Congrégations m’en empêchent. Il faut être ici. Je prie du fond du coeur pour Marie et son bébé futur(3); je dirai la messe pour les deux, le 31.

Bien vôtre, chère cousine, en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Trois télégrammes du P. Picard des 28 et 29 août témoignent de leur désarroi.
2. Le 8 septembre pourtant Vincent de Paul écrira : "On continue à dire partout que nous refusons de signer, que nous résistons au Saint-Siège".
3. Le deuxième enfant de Marie de Malbosc et d'Amédée Varin d'Ainvelle sera un garçon, Jean-Baptiste (1880-1963), futur officier de marine.