DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 399

15 sep 1880 Valbonne VARIN_MADAME

Les religieux doivent s’entendre – Les religieux péril social ? – Le baptême de M. Jean-Baptiste – Nouvelles de proches.

Informations générales
  • DR13_399
  • 7043
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 399
  • Orig.ms. ACR, AP 131; D'A., T.D. 40, n. 79, pp. 239-240.
Informations détaillées
  • 1 AUMONE
    1 BAPTEME
    1 DECADENCE
    1 FLEURS
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 MAL MORAL
    1 OFFICE DIVIN
    1 PARENTE
    1 PECHE
    1 PRUDENCE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUX
    1 REPAS
    1 REPOS
    1 SANTE
    1 TRAVAIL
    1 VIE DE PRIERE
    2 BOISSON, MADAME ADOLPHE DE
    2 BRUNO, SAINT
    2 CHAMSKA, ELISE
    2 GAMBETTA, LEON
    2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
    2 LASCOURS, MADAME DE
    2 VARIN D'AINVELLE, AMEDEE
    2 VARIN d'AINVELLE, CECILE
    2 VARIN D'AINVELLE, JEAN-BAPTISTE
    2 VARIN D'AINVELLE, JEANNE-EMMANUEL
    2 VAULCHIER, LOUIS-JOSEPH DE
    3 FRANCE
    3 MARSILLARGUES
    3 NICE
    3 SERVAS
    3 TURIN
    3 VALBONNE
  • A MADAME VARIN D'AINVELLE
  • VARIN_MADAME
  • Valbonne, 15 septembre 1880.
  • 15 sep 1880
  • Valbonne
La lettre

Je vous écris de Valbonne, Madame, où je suis venu faire une visite au P. de Vaulchier. Peut-être sont-ce des adieux, car où serons-nous dans quinze ou vingt jours? On veut procéder sous le coup de la franc-maçonnerie. Or, il faut que les religieux se voient et s’entendent pour mettre le plus d’ensemble possible dans leur conduite, quelle que soit la malveillance dont ils sont l’objet.

En assistant à leurs offices, je me disais: On ne trouve aucun danger à tous ces chanteurs de rue, de café, de concerts, de théâtre; et des hommes qui ne se réunissent que pour prier Dieu, faire travailler et donner l’aumône, (car voilà leur vie), on les trouve un péril social, parce qu’ils se couchent quand M. Gambetta se met à table, et se lèvent pour demander à Dieu pardon de tous les crimes accomplis dans les ténèbres.

La France est bien appauvrie dans son vieux caractère. Voilà ce qu’il faut conclure et voilà aussi ce qui vous explique pourquoi je suis venu ici, au lieu de prendre la route de Servas. Vous avez agi avec une parfaite prudence en ne m’invitant pas à baptiser M. Jean-Baptiste. Qui sait? J’en aurais peut-être fait un Chartreux, car saint Jean-Baptiste est le grand patron des fils de saint Bruno. On ne sait pas ce qui peut arriver et je préviens Amédée .d’avoir à se tenir sur ses gardes.

Je ne puis guère vous donner des nouvelles de Mme de Lascours; elle est allée à Turin; de là elle s’est rendue à Marsillargues, et sa soeur écrivait à Mlle Chamska qu’elle allait passer quelque temps à Saint-Michel. Sa santé est-elle ébranlée? Elle ne m’en parle pas. Soeur Jeanne-Emmanuel vient de m’envoyer de Nice une énorme boîte de boutures de ses fameux rosiers. Je vais l’en remercier et je pourrai lui parler de vous. Veuillez recommander à Mlle Cécile de ne pas trop se laisser absorber par ses devoirs de tante, à mesure que sa besogne augmente.

Adieu, Madame. Veuillez recevoir l’hommage de mon plus respectueux attachement.

E. D’ALZON.

J’ai reçu une lettre de Mme de Boisson en réponse à la mienne. Je crois y voir la preuve d’une santé améliorée(1). Dieu veuille que ce soit pour longtemps!

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mme de Boisson précéda de peu le P. d'Alzon dans la tombe (v. *Lettre* 7070 n.).