DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 400

15 sep 1880 Valbonne VARIN_JEANNE-Emmanuel ra

Les pensées que m’ont inspirées vos boutons de fleurs – Nouvelles familiales – Je voudrais pouvoir prêcher à Nice une retraite interminable mais je n’en ai plus la force – Le libéralisme du bon Dieu.

Informations générales
  • DR13_400
  • 7044
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 400
  • Orig. ms. ACR, AL 313; D'A., T.D. 36, n. 26, p. 56.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 ANIMAUX
    1 CREATURES
    1 ENERGIE
    1 ETRE HUMAIN
    1 FLEURS
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 IMITATION DE DIEU
    1 LIBERALISME
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 OUBLI DE SOI
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PERFECTION
    1 PLAN DE DIEU
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PUISSANCE DE DIEU
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUSES
    1 SOUFFRANCE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 VERTUS
    2 MOROGUES, MADELEINE DE JESUS DE
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME AMEDEE
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME J.-B.-FELIX
    3 NICE
  • A SOEUR JEANNE-EMMANUEL VARIN D'AINVELLE
  • VARIN_JEANNE-Emmanuel ra
  • Valbonne, 15 sept[embre] 1880.
  • 15 sep 1880
  • Valbonne
La lettre

J’ai reçu vos boutons, ma bien chère fille, et je viens vous remercier avec effusion. Vous ne sauriez croire le plaisir que m’ont fait ces petits boutons, qui donneront bientôt de belles fleurs embaumées, et je me disais: « Pour si bouchés que nous soyons, nous pourrions bien aussi sous la pluie de la grâce et le soleil des âmes donner de belles fleurs, et surtout de beaux fruits de vertu ». Et c’est ce que je souhaite bien ardemment pour moi d’abord, et puis pour ma très chère fille.

Je reçois une lettre de Madame votre mère. Tout le monde va bien; Marie surtout, qui avait été si souffrante à ses premières couches, est d’une vaillance prodigieuse. Je voudrais très fort être en état de prêcher à Nice une retraite interminable, mais hélas! je n’ai plus de forces. Veuillez le dire à la Mère Madeleine de Jésus. Pourtant je trouve dans saint Thomas de bien belles choses à prêcher. Ainsi Dieu, avant d’agir dans son infinie puissance, a en lui le modèle de tous les êtres, depuis les moucherons jusqu’aux astres; il a en lui le modèle de tous les êtres humains, et, par conséquent, de toutes les religieuses. Et ce modèle tel qu’il devrait être est admirable, et la perfection consiste à le réaliser. Allons, mettez-vous à édifier votre maison spirituelle sur le plan de Dieu.

Et que dites-vous de ceci? Il n’y a de libéral qu’un seul être, Dieu, parce qu’il n’agit pas par intérêt, mais par bonté. Voulez-vous ressembler à Dieu? Mourez à toute idée d’intérêt personnel et faites tout dans une bonté parfaite, et vous serez libérale à la façon du bon Dieu. Ce libéralisme-là je vous le passe.

Adieu, ma chère fille. Soyez bonne comme N.-S. qui n’avait pas besoin de vous, et croyez à toute mon affection très paternelle.

E. D’ALZON.

Je trouve cette toute petite différence entre N.-S. et moi, c’est qu’il n’avait pas besoin qu’on priât pour lui, et moi j’en ai le plus grand besoin. Vous me rendrez ce service par pure bonté, à la façon du bon Dieu.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum