DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 411

26 sep 1880 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

L’autorisation et les évêques – Un escroc.

Informations générales
  • DR13_411
  • 7060
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 411
  • Orig.ms. ACR, AH 317; D'A., T.D. 28, n. 662, pp. 221-222.
Informations détaillées
  • 1 CARDINAL
    1 COLERE
    1 CONTRARIETES
    1 DIPLOMATIE
    1 DISTINCTION
    1 EVEQUE
    1 GOUVERNEMENT
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 JOIE
    1 NONCE
    1 PAPE
    1 PELERINAGES
    1 POLITIQUE
    1 PRESSE
    1 RELIGIEUX
    1 REPAS
    1 RIRE
    1 SAINT-SIEGE
    1 SPOLIATEURS
    1 UNION DES COEURS
    1 VOL
    2 BARTHELEMY SAINT-HILAIRE, JULES
    2 BESSON, LOUIS
    2 BONNECHOSE, HENRI-M.-GASTON DE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CZACKI, VLADIMIR
    2 DESPREZ, ARTHUR
    2 FORCADE, THEODORE-AUGUSTE
    2 FREPPEL, CHARLES-EMILE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROUSSEL, AUGUSTE
    2 THIERS, ADOLPHE
    3 AIX-EN-PROVENCE
    3 ANGERS
    3 BESANCON
    3 FRANCE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 ROUEN
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, 26 sept[embre] 1880.
  • 26 sep 1880
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

En recevant votre lettre(1), j’ai eu un moment de joie, comptant contrarier le card[inal de] B[onnechose]. Voyez ma mauvaise nature! Il se trouve, au contraire, que je lui ai fait le plus grand plaisir en lui parlant de la lettre du card[inal], qui m’avait écrit de Rome que le mot autorisation, dans la bouche du Pape, signifiait ordre sous une forme polie(2), et que le Pape était très mécontent de ceux qui s’opposaient à ce que l’on signât. Du reste, un seul évêque a empêché de signer, Freppel, qui, à cause de cela, a baissé considérablement à Rome.

Il y avait à dîner -je ne vous ai pas dit qu’une heure après la réception de votre lettre j’avais dîné avec 5 évêques- le cardinal de Bonnechose, les archevêques d’Aix(3) et de Besançon, les évêques de Montpellier et de Nîmes. Or, après dîner, il y a eu concile, où j’ai été admis, moi sixième. Il en résulte que: 1° les deux cardinaux n’ont rien su que par la nonciature; le nonce avait ordre de se tenir en dehors, ce qui l’a vexé; 2° que Desprez(4) n’a pu traiter au Vatican la question des religieux que quand les Jésuites ont été expulsés; 3° que tous les évêques demandaient le mot d’ordre à Rome; 4° que jamais l’épiscopat français n’avait été plus uni, ce qui n’est pas précisément le compte du gouvernement.

Savez-vous que nous avons ici une lettre de M. Barthélemy Saint-Hilaire écrite à M. Plantier au nom de M. Thiers, disant que l’intérêt international de la France est de protéger les chefs d’Ordre à Rome(5). Cette lettre sera publiée; mais si vous en faites parler au Pèlerin, ne nommez pas M. Plantier.

Laissez-moi vous dire que le dessinateur du pèlerinage donne à nos religieux des tournures qui m’agacent et qui font rire bien des gens(6).[Le] P. Picard sera à Paris le 2 oct[obre] , puis me reviendra.

Totus tibi.

E. D’ALZON.

Dites à Roussel(7) qu’un individu lui a volé son nom, s’est présenté chez moi. Je l’ai flairé et éconduit. A Montpellier il s’est montré si filou qu’il a été dénoncé par les journaux.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Note du P. Bailly : "Un mot, où j'annonçais que M. Roussel avait une lettre de Mgr Freppel à tout casser". - Cette lettre de l'évêque d'Angers était adressée aux deux cardinaux de Rouen et de Paris (Bailly, 25 septembre).
2. Le P. d'Alzon fait état de cette lettre (perdue) pour la première fois le 13 septembre (*Lettre* 7041).
3. Mgr Forcade (1816-1885), depuis 1873.
4. Ambassadeur de France près le Saint-Siège.
5. Barthélemy-Saint-Hilaire (1805-1895), président du Sénat depuis le début de l'année, devenu ministre des Affaires étrangères le 23 septembre dans le ministère de Jules Ferry, sut à la fois défendre le point de vue de l'Etat dans l'affaire des décrets et se montrer très libéral vis-à-vis des établissements des religieux français à l'étranger.
6. Voir le *Pèlerin* pp. 1405, 1425, 1453...
7. De l'*Univers*.