DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 414

1 oct 1880 Nîmes GALABERT Victorin aa

Le Frère Jean – Nous marchons au grand galop à la persécution – La retraite des religieux.

Informations générales
  • DR13_414
  • 7064
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 414
  • Orig.ms. ACR, AJ 417; D'A., T.D. 32, n. 417, p. 418.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 FORMATION DES JEUNES PROFES
    1 HAINE CONTRE DIEU
    1 MALADIES
    1 MOINES
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORDINATIONS
    1 PERSECUTIONS
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 REPOS DU RELIGIEUX
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 SPOLIATEURS
    1 TRANSPORTS
    1 VETURE RELIGIEUSE
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 MICHEL, SAINT
    2 NICETAS, JEAN
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 VANHOVE, ATHANASE
    2 VANNUTELLI, VINCENZO
    3 ANDRINOPLE
    3 ESPAGNE
    3 JERUSALEM, NOTRE-DAME DE FRANCE
    3 PARIS
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 1er octobre 1880.
  • 1 oct 1880
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Je fais demander des passages gratuits pour deux religieux d’abord, le P. Pierre et le Fr. Jean Nicétas. Je vous ai expliqué de nouveau dans ma dernière lettre qu’il n’était pas question de savoir ce qui était le mieux, mais ce qui était indispensable en face de la persécution. On va expulser les étrangers et le Fr. Nicétas l’est autant qu’on peut l’être. Quant à ce qu’il deviendra, je présume qu’il s’entendra peu avec son père, et il sera ravi de nous revenir. Faites-y attention. Ce pauvre enfant est bon, mais se renferme en lui-même quand on le brusque, et, au milieu des moines de son père, il est impossible qu’il ne soit pas brusqué. Je vous donne cette indication, vous en ferez ce que vous voudrez. Je voulais écrire à la Propagande, pour obtenir la permission de le faire entrer chez nous; mais en y réfléchissant, peut-être vaut-il mieux attendre(1).

Si Mgr Vannutelli est encore à Andrinople(2), offrez-lui mes hommages les plus sincères. Nous marchons au grand galop à la persécution, et peut-être vous enverrons-nous plus de monde que vous ne le voudrez. La haine contre Dieu prend les plus effrayantes proportions. On nous enlève(3) tous les enfants d’employés, et nous en perdons tous les jours. Je crois que nous irons en Espagne. Nous venons de finir une retraite; il y avait 26 religieux, novices et postulants. Les postulants, au nombre de 4, ont pris l’habit le jour de Saint-Michel. J’avais oublié de vous dire que, depuis les années que le Fr. Jean est parmi nous, il mériterait d’être profès. Mais il n’y a pas à se tourmenter, car je ne le ferai ordonner qu’à 30 ans, supposé qu’il nous vienne. En attendant cette époque, même chez son père, il aurait tout le temps d’examiner où il doit aller.

Le P. Picard attaqué de tourments de tête, était allé se reposer. Il rentre ce soir à Paris et nous viendra dans huit jours, pour aviser à ce qu’il y a de mieux à faire.

Adieu, cher ami, et bien tendrement vôtre.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. En 1882 on obtiendra pour lui de Rome cette autorisation, mais au moment de s'engager, il reculera (Galabert à Emm. Bailly, 22 oct. 1882). Il deviendra prêtre à la fin de 1882 et sa vie semble avoir connu quelques vicissitudes. Par un acte du 17 novembre 1905, signé de plusieurs témoins, dont le P. Germer-Durand, le P. Athanase Vanhove, supérieur de N.-D. de France à Jérusalem, déclare avoir reçu l'abjuration solennelle du P. Jean Nikita et l'avoir réconcilié avec la Sainte Eglise Romaine.
2. lI devait y arriver le 25 ou le 27 (Galabert, 22 septembre).
3. Au collège de Nîmes.