Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 67.

11 apr 1835 Rome ALZON_MADAME

Je ferai ce que l’évêque de Nîmes me prescrira – Les arrangements pris par l’abbé Vernières – L’évêque de Nîmes a sans doute été prévenu contre moi mais je veux lui prouver que je ne veux que le bien de l’Eglise – Ici la corruption gangrène toutes les branches de l’administration.

Informations générales
  • PM_XIV_067
  • 0+246 a|CCXLVI a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 67.
  • Copie faite par la censure des Etats pontificaux, Arch. Vat. 219, t. III, n° 102; Photoc. ACR, EC 411; *Pages d'Archives*, II, p. 341.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 CORRUPTION
    1 EFFORT
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 GRANDS SEMINAIRES
    1 MEDISANCE
    1 RUSE
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VOYAGES
    2 CHAFFOY, CLAUDE-FRANCOIS DE
    2 VERNIERES, JACQUES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A MADAME LA VICOMTESSE D'ALZON
  • ALZON_MADAME
  • Rome, 11 avril 1835.
  • 11 apr 1835
  • Rome
  • *Mme la viscomtesse Henry d'Alzon,*
    *Paris.*
La lettre

Je hâterais mon départ de Rome, afin d’aller vous trouver à Paris. Vous comprenez qu’un pareil arrangement me serait plus agréable. Je pourrais aller revoir mes amis et de là, ensuite, je me mettrais sans regrets à la disposition de mon évêque, car, quelque idée que vous avez de ma mauvaise tête, je puis vous assurer que ma résolution bien prise est d’aller trouver l’évêque de Nismes et de ne faire ni plus ni moins que ce qu’il me prescrira. Je sais très bien que je me prépare une foule de dégoûts de la part des personnes qui devraient me soutenir le plus en suivant cette voie, mais je suis convaincu que ce ne sera pas vous qui me désapprouverez. Le bon abbé Vernières m’a joué un mauvais tour quand il a pris des arrangements pour moi sans moi; j’en suis fâché, je n’aime pas que l’on fasse mon avenir sans au moins m’en parler. M. Vernières connaissait assez mes dispositions envers lui pour agir plus franchement, mais ce qui est fait est fait. Je ne veux pas dire qu’il ne soit très possible que nous nous entendions dès que nous nous verrons, mais il aura la bonté de laisser de côté toutes ces finocheries qui ne me conviennent pas du tout. Je vous prie de le lui faire comprendre si vous avez occasion de lui écrire. Je voudrais bien que l’évêque de Nismes voulût me permettre d’aller m’enfermer pour quelque temps dans son Séminaire; peut-être ne le voudra-t-il pas, de peur d’enfermer le loup dans la bergerie; je sais bien qu’on lui a donné des idées fausses sur mon compte, cependant je puis vous promettre que je suis disposé à faire tout ce qui vous paraîtra propre à faire cesser ses préventions. Je crois bien qu’il y aura toujours des points de séparation entre lui et moi, que sur une foule de sujets nous ne prenons pas la même chose, mais, peu importe s’il voit, comme j’espère le lui prouver, que je ne veux que le bien de l’Eglise.

Nous n’avons rien de nouveau depuis une quinzaine, et même depuis près de trois mois. L’on veut vivre sans bruit et à certains égards l’on a ce que l’on veut; mais la corruption va gangrenant toutes les branches de l’administration d’une manière étrange. Les choses en sont venues à un point tel que l’on se refuserait d’y croire si l’on ne les voyait; on voit ici, dans ce genre, des prodiges…

Emmanuel.
Notes et post-scriptum