Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 68.

2 may 1835 Rome ALZON_MADAME

Son voyage de retour – Audience demandée – M. de Lamennais fera du bruit mais son silence eût fait plus de bien – Il a voulu aller trop vite.

Informations générales
  • PM_XIV_068
  • 0+248 a|CCXLVIII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 68.
  • Copie faite par la censure des Etats pontificaux, Arch. Vat. 219, t. III, n° 102; Photoc. ACR, AE 414; *Pages d'Archives*, II, p. 343.
Informations détaillées
  • 1 CARDINAL
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 PAPE
    1 PRUDENCE
    1 ROYALISTES
    1 SYSTEMES POLITIQUES
    2 MICARA, LODOVICO
    2 ODESCALCHI, CARLO
    3 FRANCE
    3 MILAN
    3 ROME
    3 TURIN
    3 VENISE
  • A MADAME LA VICOMTESSE D'ALZON
  • ALZON_MADAME
  • Rome, 2 mai 1835.
  • 2 may 1835
  • Rome
  • *Mme la viscontesse Henry d'Alzon.*
La lettre

Je dois vous prier de ne plus m’écrire à Rome, car, pour pouvoir faire route avec un compagnon qui paraît me convenir assez, j’ai avancé mon voyage d’une quinzaine de jours. Je pars du 15 au 20 mai. J’irai à Milan, Venise, peut-être reviendrai-je par Turin.

J’ai parlé l’autre jour au cardinal Micara, pour le prier de me faire avoir une audience du pape. Je ne sais pourquoi, il a voulu que j’allasse prier le cardinal vicaire de me présenter; je suis allé deux fois chez celui-ci sans le rencontrer.

Je ne sais plus où en est M. de Lamennais, et, ici, personne n’en sait rien. Nous avons vu par les journaux qu’il allait se mettre au service du Comité de défense pour les détenus de Ste-Pélagie. J’ignore quel effet produira une pareille démarche; j’aurais voulu qu’il eût gardé un plus long silence: il va se mettre à parler, il fera beaucoup de bruit, mais j’ignore s’il fera autant de bien qu’il eût pu en espérer en laissant couler les choses jusqu’à ce que les esprits fussent arrivés au point où il en est lui-même. Son grand malheur est d’avoir voulu aller trop vite. Voyez si à la légitimité par [sic] tous les journaux royalistes ne proclament pas précisément le système politique contre lequel on a tant crié il y a cinq ans, lorsqu’il fut le premier à faire voir que c’était celui vers lequel marche la France, mais il y a des hommes malheureux de lire à une lieue de distance et de ne pas apercevoir la pierre qui les fait trébucher.

Emmanuel.
Notes et post-scriptum