Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 95.

10 jun 1839 Nîmes VENTURA Père

Le souvenir du P. Ventura – Aigues-Mortes – Plan d’études pour l’éducation de prêtres – Le mouvement des esprits.

Informations générales
  • PM_XIV_095
  • 0+281 a|CCLXXXI a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 95.
  • Orig.ms. Arch. Gen. Teat., Roma; D'A., T.D. 40, pp. 448-449. Publié par F. ANDREU dans *Regnum Dei*, IX (1953), pp. 154-155.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ARCHEVEQUE
    1 ASSOCIATION
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 JEUNESSE
    1 ORGANISATION SCOLAIRE AU PLAN NATIONAL
    1 PETITS SEMINAIRES
    1 PROGRAMME SCOLAIRE
    1 RECEPTION DES SACREMENTS PAR LE LAIC
    2 LOUIS, SAINT
    2 MICARA, LODOVICO
    2 OLIVIERI, MAURIZIO
    2 VIGNE
    3 AVIGNON
    3 PARIS
  • AU PERE VENTURA
  • VENTURA Père
  • Nismes, le 10 juin 1839.
  • 10 jun 1839
  • Nîmes
  • *Mon révérend Père*
    *le très Révérend Père Ventura*
    *ex Général des Théatins*
    *au couvent de St Andrea della Valle*
    *Rome.*
La lettre

Mon bien cher et bien révérend Père,

Mille remerciements pour l’exemplaire du panégyrique que vous avez bien voulu m’envoyer. J’y ai retrouvé toujours le père Ventura et cela a fait du bien à mon esprit mais aussi beaucoup à mon coeur. Aussi je profite de toutes les occasions qui se présentent à moi de me rappeler à votre souvenir, cette lettre vous sera remise par Mr Vigne, maire d’Aigues-Mortes; c’est, vous le savez, la ville où St Louis s’embarqua pour ses croisades. Aujourd’hui Aigues-Mortes est entouré de sables et de marais et ne se recommande guère que par ses fortifications qui remontent à St Louis et que le gouvernement fait conserver avec un respect religieux comme monument historique. Mr Vigne a mis beaucoup de zèle à répandre la gloire de son pays et à la rendre durable en faisant tous ses efforts pour ramener Aigues-Mortes à son ancien éclat.

Mais, mon révérend Père, j’ai à vous entretenir de bien d’autres choses. J’ai su que vous vous occupiez d’un plan d’études. Or l’Evêque de Nîmes va s’occuper d’améliorer l’état de son petit séminaire. Pourriez-vous me communiquer quelques-unes de vos idées? J’essaierai de les faire mettre en pratique. Il y a tant à faire aujourd’hui pour l’éducation des prêtres qu’on ne sait par où commencer. J’ai reçu de plusieurs côtés des renseignements précieux et j’espère que vous serez assez bon pour me faire part de vos lumières.

Je vous puis donner quelques détails bien curieux sur le mouvement des esprits. Croiriez-vous que les directeurs et rédacteurs du National se confessent et communient? Il y a encore quelques rédacteurs pour les sciences et la littérature qui ne se sont pas rendus mais les autres les dominent entièrement. Plusieurs associations de jeunes gens, de savants, d’artistes se forment, à Paris des réunions ont lieu où l’on commence par le Veni Sancte et l’on finit par le Sub tuum. Il y a trois ans ces jeunes gens étaient dans la boue des passions. Il faut que je vous quitte, mon bien cher et bien révérend Père, pour aller tenir compagnie à l’archevêque d’Avignon qui vient nous faire une visite.

Veuillez parler de moi et de mes respectueux sentiments au P. Olivieri et au card. M[icara]. Croyez à mon inaltérable et bien profonde reconnaissance.

Votre tout dévoué serviteur et ami

Emmanuel d'Alzon.
Notes et post-scriptum