Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 142.

2 jun 1845 Paris HERCE Mgr

Intervention pour une femme calomniée.

Informations générales
  • PM_XIV_142
  • 0+383 a|CCCLXXXIII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 142.
  • Orig.ms. ACR, AC 53; D'A., T.D.19, pp. 31-32.
Informations détaillées
  • 1 BON EXEMPLE
    1 CALOMNIE
    1 COMPORTEMENT
    1 EPREUVES
    1 PAIX
    2 AUDREN, ABBE
    2 BESSIERE, ABBE
    2 COUEDIC, VICOMTESSE RAOUL DE
    2 HERCE, JEAN-FRANCOIS DE
    3 NANTES
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A MONSEIGNEUR DE HERCE, EVEQUE DE NANTES
  • HERCE Mgr
  • [Paris, 2 juin 1845].
  • 2 jun 1845
  • Paris
La lettre

Monseigneur,

Je viens, sans avoir l’honneur d’être connu de vous, joindre mon humble demande à celle de M. l’abbé Bessière, et vous conjurer de donner une sérieuse attention à l’affaire dont il vient vous entretenir. Je n’ai point à vous en parler. Vous en connaissez une face; peut-être est-il absolument nécessaire qu’on vous en présente l’autre côté. C’est ce que M. Bessière sera à même de faire, les pièces en main.

Il paraît que Mme la vicomtesse Raoul de Couëdic continue à être calomniée d’une cruelle manière, lorsqu’un tombeau fermé depuis longtemps déjà devrait imposer silence. Ce que je puis affirmer, Monseigneur, c’est que depuis dix-huit mois que j’ai eu l’honneur de faire à Nismes la connaissance de Mme de Couëdic, je n’ai rien vu en elle qui ne m’ait profondément touché. Elle me chargea d’écrire à M. l’abbé Audren, curé de Saint-Pierre, afin d’obtenir de son mari la permission d’aller le soigner à Nantes pendant sa dernière maladie. La permission fut refusée. Depuis, sa conduite a été tout ce qu’il y a de plus édifiant, soit à Nismes où je la vis pendant près d’un an, soit à Paris où je l’ai retrouvée dans un voyage que je suis obligé de faire pour une oeuvre très importante de mon diocèse. J’ose conjurer Votre Grandeur de lui prêter votre paternelle bienveillance. Elle ne demande que le silence, et elle en a le droit, car si on la pousse à bout, elle peut parler aussi d’une manière cruelle pour ceux qui parlent le plus sur son compte. Quelque vertueuse que soit une femme, il ne faut pas la mettre dans la nécessité de renvoyer, lorsqu’elle le pourrait si aisément, la boue dont on prétend la couvrir.

Veuillez me pardonner, Monseigneur, la respectueuse confiance, avec laquelle, en qualité d’ami, je me permets de vous parler de Madame de Couëdic, et agréer l’humble hommage des sentiments avec lesquels j’ai l’honneur d’être, Monseigneur,

Votre très humble et obéissant serviteur

E. d’Alzon, vicaire g[énéral] de Nismes.

Paris, 2 juin 1845.

A Mademoiselle

Mademoiselle Adèle du Couëdic

rue Royale.

Notes et post-scriptum