Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 263.

20 nov 1846 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Indisposition – *Je vous ordonne* – Le mariage de votre frère.

Informations générales
  • PM_XIV_263
  • 0+496 a|CDXCVI a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 263.
  • Orig.ms. ACR, AD 468; D'A., T.D. 19, pp. 142-143.
Informations détaillées
  • 1 ABANDON A LA MISERICORDE DE DIEU
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 BONTE
    1 DOUCEUR
    1 EFFORT
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 REPOS
    1 SOUFFRANCE
    1 SYMPTOMES
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 MILLERET, LOUIS
    3 LAVAGNAC
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 20 nov[embre] 1846.
  • 20 nov 1846
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
  • *Madame la Supérieure de l'Assomption*
    *n° 76, rue de Chaillot. Paris.*
La lettre

Ma chère enfant,

Je n’ai pas pu dire la messe ce matin, parce que mon indisposition m’a forcé de me lever fort tard, et il faut que j’ aille dans quelques minutes à l’évêché. Je n’ai qu’un instant pour conjurer de prendre par le bon côté de la douceur, et non de la violence, le sens de mes paroles. Quand je vous dis: Je vous ordonne, en parlant d’une disposition de l’âme, je désire des efforts faits avec bonne volonté, mais je n’exige pas toujours le résultat immédiat de ces efforts qui ne dépend pas toujours de vous. Cette explication donnée, je crois que la marche que je vous indique est la meilleure. Souvenez-vous que vous m’avez dit que la voie d’autorité, qui vous révoltait d’abord, finissait par vous faire du bien. Voulez-vous me permettre d’en faire encore l’essai? Quant à la disposition même où je voudrais vous voir entrer, vous paraissez m’avoir mal saisi. Ce n’est rien autre qu’un effort pour oublier, pour le moment, l’objet qui vous irrite, et pour aller vous reposer, par un acte d’amour le plus continué possible, dans le coeur de Notre-Seigneur.

Je me décide à aller passer quelques jours à la campagne. Si vous ne me répondez pas immédiatement, vous pouvez y adresser votre lettre. Du reste, je ne pense pas y rester plus de huit jours. J’offre ce que je souffre à vos intentions. Je serais bienheureux, si mes crampes d’estomac vous étaient bonnes à quelque chose; je demanderais bien vite à Dieu d’en doubler la douleur, qui, à dire vrai, n’est pas toujours très grande, mais me laisse dans une grande impuissance physique.

Je crois que vous devez vous occuper de M. votre frère et de son mariage, s’il en est au point que vous me dites. Je trouve que depuis quelque temps j’aime beaucoup tout ce qui vous touche de près ou de loin, et, s’il n’était pas trop impertinent de parler ainsi, j’éprouve pour M. votre frère une extrême bienveillance. Mais je bavarde et le temps me manque.

Adieu, ma fille. Restez sous la main de Notre-Seigneur. Vos souffrances auront leur résultat heureux, je le découvre et j’en bénis Dieu. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum