Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 267.

29 nov 1846 Lavagnac CARBONNEL Marie-Vincent ra

L’association de prières et de bonnes oeuvres que vous me proposez – Des jugements véritables peut-être mais pas charitables – Chercher Dieu uniquement et simplement – *Le lien de la paix*.

Informations générales
  • PM_XIV_267
  • 0+496 d|CDXCVI d
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 267.
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 19, pp. 148-149.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 BONTE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 FATIGUE
    1 HUMILITE
    1 IDEES DU MONDE
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 UNION DES COEURS
    1 VANITE
    1 VIE DE PRIERE
    2 CARBONNEL, MESDEMOISELLES
    2 PAUL, SAINT
  • A MADEMOISELLE ANAIS CARBONNEL
  • CARBONNEL Marie-Vincent ra
  • Lavagnac, le 29 novembre 1846.
  • 29 nov 1846
  • Lavagnac
La lettre

Hier, j’écrivis à vos soeurs, ma chère enfant, et, comme ma lettre était aussi un peu pour vous, je pensais que l’épître collective vous aiderait à attendre une réponse particulière.

Ce que vous m’écriviez, ma chère enfant, était parfait, et je vous assure que j’ accepte du fond du coeur cette association de prières et de bonnes oeuvres que vous me proposez. C’est le meilleur moyen de nous faire réciproquement quelque bien, et vous savez si je désire vous en faire. Ce qui m’a fait quelquefois peine chez vous et chez vos soeurs, c’est l’esprit si peu surnaturel, avec lequel vous avez souvent pris les choses et les chocs; c’est la sévérité de vos jugements qui pouvaient être véritables, mais non pas charitables. Or un des meilleurs moyens de rendre les hommes bons, c’est de les supposer tels. Quant à vous, ma chère enfant, la disposition que vous me manifestez de vouloir avant tout chercher Dieu est la meilleure. En le cherchant uniquement et simplement, on trouve tout.

Quant à ma plus habituelle disposition, dans laquelle je désire être uni à vous, c’est un état de prière pour obtenir de Dieu la charité, le lien de paix, comme l’appelle saint Paul. Ce lien de paix, beaucoup plus fort que toutes les chaînes du monde, est donné par l’unité de l’esprit, et cette unité ne vient que de l’humilité, qui ne tient ni à son avis ni à son honneur, ou plutôt à sa vanité. Si nous pouvons obtenir ce bien de Notre-Seigneur, nous serons bien heureux.

Adieu, ma chère enfant. Demandez donc beaucoup pour vous et pour les autres la charité, l’humilité et l’unité. Je m’arrête, parce que je suis un peu fatigué.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum