Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 276.

22 dec 1846 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le jeune bijoutier, le petit ébéniste et le jeune homme de seize ans – Ruas, Saugrain, Cardenne et autres – Vos étonnements à mon sujet m’étonnent.

Informations générales
  • PM_XIV_276
  • 0+499 a|CDXCIX a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 276.
  • Orig.ms. ACR, AD 476; D'A., T.D. 19, pp. 155-156.
Informations détaillées
  • 1 CATECHISME
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 DOMESTIQUES
    1 ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 FUTURS PRETRES
    1 INSENSIBILITE
    1 INSTITUTEURS
    1 MAITRES
    1 MALADIES
    1 PREMIERS RUDIMENTS
    1 SOUVENIRS
    1 VACANCES
    2 BERGERET DE FROUVILLE
    2 CARBONNEL, MESDEMOISELLES
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 DESHAYES, PHILIPPE
    2 FALCONNIER, MARIE-LOUIS
    2 GABRIEL, JEAN-LOUIS
    2 GOURAUD, HENRI
    2 RUAS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 22 décembre 1846.
  • 22 dec 1846
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
La lettre

Je n’ai que quelques minutes, ma chère enfant, pour vous répondre. Si le jeune bijoutier dont vous a parlé M. Falconnier vous paraît suffisamment capable de faire un instituteur primaire, envoyez-le moi. Il faudrait pour cela qu’il fût en état de faire, six heures par jour, la classe à de petits enfants, et qu’il eût assez de patience pour leur apprendre à lire, écrire, un peu de grammaire et de catéchisme. Je vous avoue que je suis épouvanté de toutes ces saintes médiocrités. S’il veut être frère convers, ce serait différent, mais alors je ne le veux pas tout de suite. Il faut qu’il attende la fin d’août. Vous comprenez qu’à cette époque, les dames Carbonnel se retirant -et je ne vois pas le moyen de les garder davantage- je serai bien aise d’avoir de nouveaux sujets sur lesquels je puisse agir. Je renvoie pendant les vacances tous ceux qui ne voudraient être dans la maison que comme domestiques, et alors la robe de frère convers prendrait une forme plus convenable. C’est pour cela que si le petit ébéniste veut encore traîner en longueur, il ne faut pas trop le pousser, pourvu que je puisse être sûr de lui. Tâchez de toujours être bonne de ma part auprès de M. Falconnier. Je vous répondrai la même chose pour le jeune homme de seize ans; c’est bien jeune. Quant à M. Ruas, c’est différent. Je vais en faire probablement un religieux de choeur; il aidera Saugrain, à qui je confierai l’année prochaine la petite division, laquelle sera au moins de 50 enfants: il y en a cette année 34.

Vous ai-je dit que je n’étais pas trop empressé de recevoir M Philippe Deshayes, et que puisque M. Bergeret n’était pas venu, je m’en passerai assez aisément. J’ai eu hier une conversation avec M. Cardenne sur l’état de la maison; il m’avait écrit une lettre très bonne, où il faisait ressortir les inconvénients des dames C[arbonnel] dans la maison. Je lui ai peut-être parlé d’une manière qui sentait trop le genre de M. Gabriel, mais il m’a paru que, tout en le mettant de côté, je devais lui faire comprendre que j’avais senti l’indélicatesse de plusieurs membres à mon égard.

Je ne vous ai rien dit de la lettre de M. Gouraud, mais je présume qu’il vous aura montré ma réponse. Il me semble d’avance que vous l’aurez approuvée.

Adieu, ma chère enfant. Priez pour moi. J’ai pu me lever ce matin, mais j’avais passé quelques bien mauvais jours. Vos étonnements à mon sujet m’étonnent à mon tour. J’espère qu’avant dix ans nous serons venus à bout de faire connaissance. Ecrivez-moi de bonnes choses. Si vous saviez comme je les aime de votre part! Pour moi, je puis vous assurer que le passé me fait trouver un prix infini au présent.

Tout vôtre, et plus que jamais, en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum