Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 318.

2 apr 1847 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre jeune artiste – L’immense amour de Dieu pour vous – A propos de diverses personnes – Confessions pascales.

Informations générales
  • PM_XIV_318
  • 0+517 a|DXVII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 318.
  • Orig.ms. ACR, AD 505; D'A., T.D. 19, pp. 186-187.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AMOUR DE DIEU POUR SA CREATURE
    1 AMOUR DE LA SAINTE VIERGE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 ASSOMPTION
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DOMESTIQUES
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 OFFICE DE NUIT
    1 PATIENCE
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 SACREMENT DE PENITENCE
    1 SURVEILLANTS
    1 TEMPS PASCAL
    1 TRAITEMENTS
    2 BLONDEAU
    2 BOUIX, JESUITE
    2 BOUIX, MARIE-DOMINIQUE
    2 CARBONNEL, MESDEMOISELLES
    2 CROY, MADAME DE
    2 ROUBAUD, FAMILLE
    2 VALFONS, MADAME DE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 2 avril 1847.
  • 2 apr 1847
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
La lettre

Je vous remercie, chère enfant, de vous occuper toujours de me procurer des sujets; c’est le moyen d’être véritablement la mère de l’oeuvre, en me donnant les premiers fils qui doivent la former. Votre jeune artiste me plaît assez, et je vous avoue que je suis tout disposé à le prendre aux conditions suivantes. En commençant, il ne donnera pas de leçons de dessin, parce que nous avons un maître et que nous ne pouvons le congédier sur-le-champ. Il aura la bonté cette année de faire quelquefois l’étude, à la place d’un surveillant qui est malade, et de surveiller quelquefois les récréations; il acceptera la vie dure que vous lui avez indiquée. A ces conditions, s’il veut venir, qu’il arrive, mais qu’il s’attende à avoir besoin de plus de trois ans, avant d’être à même d’entrer en théologie. S’il part tout de suite, il me rendra service, toujours dans l’hypothèse où il se chargerait de faire quelquefois une étude; sinon, je préférerais qu’il attendît jusqu’au mois d’août. Informez-vous, je vous prie, auprès de M. Blondeau si son protégé est un peu fort en français et s’il a fait quelques études relatives à son art, ou bien s’il est ignorant de tout principe de grammaire. S’il n’avait absolument fait aucune étude, j’avoue que j’aurais quelque peine à m’en charger.

J’ai beaucoup prié pour vous. Il me semble que vous devez vous dilater dans la résurrection de Notre-Seigneur. Ne vous inquiétez pas de savoir si votre tige est brisée ou non. Jésus-Christ très certainement veut la redresser, et ce qu’il veut, il le peut; elle se redressera donc, non par le côté de la nature, mais par la grâce, mais par l’amour de Dieu. Je me suis souvent reproché de ne pas vous parler assez de cet amour immense de Dieu pour vous, auquel vous devez correspondre. Je me sens sans amour, dites-vous; permettez-moi de vous répondre avec tout le respect possible: ce n’est pas vrai. Vous aimez beaucoup Dieu, Notre-Seigneur, la Sainte Vierge, et, quoi que vous puissiez dire, je crois que vous avez de l’amitié pour moi. Mais il faut que je me dépêche.

Je n’ai pas encore vu Mme de Croÿ; c’est une singulière famille. Madame de Valfonds vous conjure de lui trouver une gouvernante, dussiez-vous dépasser de quelque chose les appointements de 1.000 francs qu’elle avait fixés; elle a quelqu’un, en attendant, mais elle compte sur votre obligeance. La famille Roubaud est une excellente famille et très avantageusement connue. Je ne sais absolument ce que deviennent les demoiselles Carbonnel. A présent, elles veulent rester; je crois qu’il y a un peu de folie dans le fait de l’aînée.

J’ai 200 absolutions à donner, avant de me coucher; c’est épouvantable. Priez Dieu que je ne me damne pas en sauvant les autres. Demain, plus de 4.000 hommes feront ici leurs pâques. C’est superbe pour une ville de 30.000 âmes catholiques.

Adieu. Tout à vous en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Je ne connais l’abbé Bouix que par ouï-dire. Son frère, le Père Bouix, jésuite, ne vous irait certainement pas.

Minuit moins un quart, je finis mes confessions. Ces braves gens sont admirables; j’en passais 25 par heure, et ils attendaient avec une patience admirable. Seulement, je suis un peu effrayé pour moi. Heureusement Notre-Seigneur a dit: Beati misericordes. Je vais dire matines à la chapelle avec notre petite communauté qui se lève. Bonsoir et bonjour.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum