Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 372.

7 oct 1847 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La retraite des professeurs – Mon dévouement pour vous – Le bien que vous a fait le P. Deplace – A propos de diverses dames et religieuses – L’esprit de paix et de calme où nous devons nous maintenir sous l’oeil de N.-S.

Informations générales
  • PM_XIV_372
  • 0+544 f|DXLIV f
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 372.
  • Orig.ms. ACR, AD 541; D'A., T.D. 19, pp. 244-245.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 COLERE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CRITIQUES
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 MAITRES
    1 OUBLI DE SOI
    1 PAIX DE L'AME
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 SUCCESSIONS
    2 ACHARD, MARIE-MADELEINE
    2 BOYER, MADAME EDOUARD
    2 CARBONNEL, ISAURE
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 DEPLACE, CHARLES
    2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
    2 THERESE, SAINTE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 7 octobre 1847.
  • 7 oct 1847
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
La lettre

Ma chère enfant,

Je n’ai qu’un moment à moi, et pourtant je veux vous dire le plaisir que m’ont fait vos trois dernières lettres. Me voilà de retour et prêt à commencer la retraite de nos professeurs, qui finira le jour de sainte Thérèse. Il est très vrai que ces pauvres enfants me donnent quelquefois du chagrin, mais toutes les épreuves que je recevrai par eux vont, je crois, m’être légères. Ma chère fille, croyez, parce que cela est, que mon dévouement pour vous est aussi grand que ma nature le comporte; il n’a d’autres limites que celles de ma pauvre capacité. Tenez-vous-en à tout ce que vous a dit le P. Deplace; vous ne sauriez croire quelle reconnaissance je lui ai de vous avoir fait tant de bien. Je crois qu’il faut faire le plus de bien possible à cette pauvre âme brisée. Dites-lui, de ma part, tout ce que vous saurez de meilleur. J’ai l’intention de le penser et je ne suis pas en peine de la traduction que vous saurez faire de mes bonnes dispositions pour lui. Je ne pense pas qu’avec son passé nous puissions en faire jamais un des nôtres comme religieux, mais je suis bien sûr qu’il pourra trouver du bonheur à s’abriter auprès de nous.

Mme Boyer est de retour des eaux; elle se porte très bien et vous aime toujours beaucoup. Mlle Isaure est furieuse contre moi. Elle prétend que j’ai empêché sa soeur de lui donner la procuration générale qu’elle avait demandée. M. Goubier a voulu lui prouver que je n’y étais pour rien; il en est résulté un nouvel accès, elle s’est emportée en récriminations sur ce que je ne m’en occupais pas. Il aurait fallu que je forçasse Soeur M.-Vincent à se dépouiller de tout. Elle a annoncé à M. Goubier qu’elle va demander un partage en justice, afin de publier un mémoire où elle se propose de démasquer les religieuses et les prêtres. Peut-être ferez-vous bien de taire tous ces détails à Soeur M.-Vincent. Soeur M.-Madeleine m’assure qu’elle va mieux. Je viens de la confesser. Je suis assez content d’elle.

J’ai été dérangé sept à huit fois depuis le commencement de cette lettre. Il faut que je sorte à l’instant. Priez un peu pour moi, ma chère fille, afin que je conserve autant que possible l’esprit de paix et de calme, dans lequel il est si nécessaire que vous et moi nous nous maintenions sous l’oeil de Notre-Seigneur, si nous voulons faire tout ce qu’il demande de nous.

Tout vôtre, ma fille, et avec un coeur bien joyeux en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum