Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 378.

23 oct 1847 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre tristesse me touche profondément – Mon amitié – Soyez unie à Dieu dans l’oraison et laissez l’analyse – Le rayonnement de la maison – Un instituteur à trouver.

Informations générales
  • PM_XIV_378
  • 0+544 j|DXLIV j
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 378.
  • Orig.ms. ACR, AD 544; D'A., T.D. 19, pp. 251-153.
Informations détaillées
  • 2 ALLIER, ABBE
    2 BEDOT
    2 BLANCHET, ELZEAR-FERDINAND
    2 BOUZON
    2 BRUN, HENRI
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 CHASAUX
    2 CUSSE, RENE
    2 FERRY, FRANCOIS-LEON
    2 GAIRAUD, ABBE
    2 GALERAN, HENRI
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GOBERT
    2 GUIOT, JEAN-LOUIS
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 HENRI, ISIDORE
    2 JACQUES, OUVRIER
    2 JOVENICH
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MARC, PAUL
    2 MICHEL, ERNEST
    2 MONNIER, JULES
    2 PONSARD
    2 PRADEL, ABBE
    2 ROCHER
    2 ROUX
    2 SAINT-PAUL, DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
    2 SURVILLE, CHARLES DE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    2 VIEU
    2 WILSON, CHARLES
    3 MILLAU
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 23 octobre 1847.
  • 23 oct 1847
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
La lettre

Ma chère enfant,

Je prie Notre-Seigneur de vous aider à porter votre tristesse; elle me touche profondément, et je ne puis vous en vouloir de l’irritation que vous cause la pensée que j’en suis peut-être cause. J’en souffre bien un peu, mais cette peine que vous me causez me prouve que je ne suis pas aussi indifférent que vous le croyez quelquefois. Ne vous effrayez pas de la pensée de me lasser jamais;, vous me retrouverez toujours, et, après tout, il y aura eu un profit tout clair pour moi dans les chagrins que vous m’aurez causés: j’y aurai appris à chercher à faire mieux comprendre ce que je suis pour les personnes que j’aime. Cele ne vaut-il pas quelque souffrance? Du reste, je vous le répète, si je vous dis que je suis un peu peiné, c’est uniquement pour que vous sachiez que je ne suis pas insensible, et puis quand je cherche bien, il me semble que ce n’est pas pour moi, mais uniquement parce que vous êtes souffrante vous-même. Enfin, j’y trouve la preuve que je suis plus inébranlable en fait d’amitié que vous ne le pensez quelquefois. J’ai une foule d’autres choses dans le coeur, mais il faut qu’elles y restent, car le temps me manque. Je réponds à vos questions.

Soyez le plus possible unie à Dieu dans l’oraison. Réfléchissez peu, aimez-y beaucoup, laissez l’analyse pour faire beaucoup d’actes d’amour. Dieu n’est-il pas le bien suprême? Cette seule vérité doit vous frapper; nourrissez-vous-en aux pieds de Jésus crucifié; le reste se fera, j’en suis sûr. J’ai, en effet, besoin d’un noviciat, mais je ne puis l’avoir que dans deux ou trois ans. J’y songe très sérieusement: ce sera le sujet d’une de nos causeries.

Voici la réorganisation de la maison.

Le directeur.

Préfet de religion: M. Henri. Professeurs: 1° M. Henri; 2° M. Laurent; 3° M. Brun, nouveau; 4° M. Blanchet; 5° M. Allier ou un autre.

Sacristain: M. Cusse, avec 6 élèves sous-sacristains.

Préfet des études, M. Durand.

Professeurs. Mathématiques, M. Sauvage; Mathématiques élémentaires, M. Cusse; Rhétorique, M. Monnier; Seconde, M. Marc; Troisième, M. Laurent; Quatrième, M. Rocher; Cinquième, M. Ferry; Sixième, M. Vieu; Septième, M. Ferry; Huitième, M. Tissot; Histoire, M. Cardenne; Classe des préparatoires aux Ecoles spéciales, M. Blanchet; Ecole primaire, M. Bedot; Langues, M. Guyot.

Préfet de discipline, M. l’abbé Brun. Surveillants: 1ère Division, l’abbé Allier; 2e Division, M. Ponsard; 3e Division, M. Saugrain; 4e Division, M. Chasaux. Suppléants, M. Jovenich et les autres que j’attends.

Econome, M. Henri. Commis, M. Isidore Henri. Surveillant de l’infirmerie, M., un Espagnol, ancien professeur. Linger, M. Gobert. La dépense est confiée à un nommé Galeran.

Nous n’avons des anciens domestiques que Roux et Jacques. Roux continue à vouloir s’en aller chaque huit jours. On lui dit qu’il est un nigaud; il sourit, enchanté qu’il est de la déclaration, et reste. On économisa par jour l’an dernier 1 fr. 85 sur le pain, en comparant une quinzaine de juin à une quinzaine d’août. Cela tient à la qualité du pain. M. de Surville nous fait économiser 21 pour 100 sur le vin. Sur le reste, nous dépensons un peu plus, je crois, que du temps de ces dames.

J’ai remercié MM. Pradel, Gairaud et Bouzon.

Nous avons 116 pensionnaires, 25 demi-pens[ionnaires], 12 externes; mais nous attendons encore quelques élèves.

Je crois que mes parents étaient très bien avec M. de Saint-Paul. Mon père, étant député, s’est occupé très activement d’être utile au beau-père de M. de Saint-Paul que vous connaissez. En 1830, il y eut un M. de Saint-Paul qui prit une ligne en dehors de celle de ma famille; il est mort subitement près de Millau. Depuis, je n’ai plus entendu parler d’aucun Saint-Paul.

Maintenant voici un service à me rendre. Tâchez de me trouver un instituteur primaire chrétien, jeune et habile, et expédiez-le moi au plus tôt. M. Michel ou M. Wilson doivent avoir l’affaire en poche. Je paierai ce qu’il faudra. Il ne logera pas dans la maison, mais pourra y manger; il devra faire la classe six heures par jour, sauf le dimanche; le jeudi, je voudrais qu’il en fît trois heures le matin.

Adieu, ma chère enfant. Le temps me manque. Adieu. Ecrivez-moi donc, puisque cela vous fait du bien. Vos lettres m’en font tant!

Notes et post-scriptum